Simulateur de conduite © Centre Hospitalier Neurologique William Lennox

Après une lésion neurologique, réapprendre à conduire grâce à un simulateur

19 décembre 2024
par Daily Science
Temps de lecture : 3 minutes

C’est une première en Wallonie. Afin de retrouver progressivement leur autonomie au volant, des personnes en réadaptation neurologique pourront désormais s’exercer sur un simulateur de conduite automobile de dernière génération. C’est le Centre Hospitalier Neurologique William Lennox (CHNWL) qui a acquis cette technologie immersive, combinant réalité virtuelle et scénarios de conduite variés. Ce projet innovant est rendu possible grâce à un généreux don au Fonds Lennox.

« Réapprendre à conduire, après une lésion cérébrale, est un réel enjeu et une motivation pour nos patients qui sont souvent astreints à un arrêt de conduite de 6 mois ou plus, en fonction de la gravité de la situation », explique Olivier d’Arripe, coordinateur paramédical au CHNWL.

« Au-delà d’un réapprentissage de la conduite, le simulateur est conçu pour répondre aux besoins spécifiques des patients en matière de réadaptation neuropsychologique et ergothérapeutique. Il permet de stimuler et d’évaluer des fonctions cognitives clés, tout en offrant un environnement pratique pour adapter les capacités motrices à la conduite. »

Mises en situation diverses

Techniquement, le simulateur offre des configurations de conduite variées et modulables : en ville, à la campagne, avec un trafic plus ou moins intense, des conditions météorologiques plus ou moins faciles, des piétons qui traversent … En termes de suivi, la technologie permet de mesurer objectivement la progression des patients par rapport à la conduite.

« Au travers de mises en situation réelles de conduite, nous évaluons d’une part les fonctions attentionnelles du patient, c’est-à-dire la capacité du patient à être attentif et réactif. D’autre part, nous mesurons les aptitudes exécutives : l’impulsivité, l’anticipation, la flexibilité et l’adaptation en cas de changement de situation. Par exemple, lorsqu’une personne traverse la route, en cas de changements météorologiques ou de modification soudaine du trajet », explique Myrte Reniers, neuropsychologue au CHNWL.

Focus sur les doubles tâches

Le simulateur procure aux patients un sentiment de sécurité et de contrôle, réduisant l’anxiété liée à la réadaptation. En offrant une expérience immersive et engageante, il contribue au bien-être psychologique des patients, ce qui favorise la confiance en soi et la motivation dans leur parcours de réadaptation.

Le simulateur permet aussi de travailler la « double tâche » : conduire tout en discutant avec un passager, conduire en suivant les indications d’un GPS … Des situations de vie qui peuvent sembler banales, mais qui s’avèrent être de véritables défis pour les patients atteints de troubles neurologiques. En ergothérapie, les capacités de conduite sont exercées, les aides matérielles adaptées sont testées, et les patients bénéficient d’un temps nécessaire pour s’entraîner et intégrer ces dispositifs à leur rythme.

« Le simulateur de conduite permet aussi d’habituer les patients dont les fonctions motrices sont altérées, à un environnement de voiture adapté : apprendre à maîtriser une boite automatique, utiliser une boule au volant … tout en poursuivant la continuité des gestes classiques : mettre sa ceinture, les clignotants au bon moment, utiliser les freins …. », ajoute Julie Klinck, ergothérapeute au CHNWL.

« Avec le simulateur de conduite, je me rends compte de toutes les petites erreurs de conduite que je fais maintenant. Le fait de pouvoir s’entraîner, et de manière ludique en plus, est rassurant et motivant. Pour moi, c’est important de pouvoir conduire. Conduire, c’est l’autonomie, la liberté », conclut un patient.

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