Bruxelles veut devenir la championne de l’e-santé

20 avril 2016
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

Télédiagnostic, téléconsultation, médecine personnalisée via des applications mobiles et les réseaux sociaux, systèmes d’information hospitaliers, services électroniques pour les patients et les médecins…

 
L’e-santé est partout. La Région bruxelloise l’a bien compris. Elle en a fait une de ses priorités pour assurer le développement de son économie. Cette semaine, son gouvernement vient encore de donner un coup de pouce supplémentaire à ce secteur, en mettant sur pieds la plateforme e-sante.brussels.

 

Faciliter la circulation de l’information

 

« Cette plateforme web est au service des professionnels du secteur et des entrepreneurs », indique Didier Gosuin (Defi), ministre bruxellois de l’Economie et de l’Emploi. « Elle rassemble tout ce que Bruxelles compte d’acteurs susceptibles d’aider et de faciliter la mise en place de nouvelles solutions technologiques pour les patients et les professionnels du secteur médical », dit-il.

 

But de cette plateforme: améliorer la circulation de l’information vers l’industrie et les « innovateurs » en facilitant les contacts avec les acteurs institutionnels comme Abrumet, par exemple qui gère le « Réseau santé bruxellois ». Ou encore Innoviris, l’Agence bruxelloise de soutien à la Recherche et à l’Innovation, et Lifetech.brussels, qui aide les entrepreneurs dans ce domaine à faire atterrir leurs projets.

 
Un potentiel régional riche et varié

 

Dans le domaine de la santé « connectée », le potentiel de développement est important à Bruxelles. Sur les 160 kilomètres carrés que compte la Région, on dénombre trois hôpitaux universitaires et neuf groupes hospitaliers totalisant plus de 8.500 lits. Côté industriel, quelque 420 entreprises sont actives dans le domaine des sciences de la vie sur le territoire régional. Quasi la moitié concerne la biopharmacie. L’autre moitié se partage entre les services spécialisés et les technologies médicales.

 

Bien entendu, le secteur peut compter sur la recherche pour se développer. « Ce ne sont pas les universités et les compétences scientifiques et techniques qui manquent dans la Région », souligne la Secrétaire d’Etat à la Recherche scientifique et à l’Innovation, Fadila Laanan (PS). « Et la santé est une des priorités du Plan régional pour l’innovation« , rappelle-t-elle.

 

Réseau de patients et prise en charge précoce

 

Plus spécifiquement, l’e-santé concerne aujourd’hui directement 78 entreprises en région bruxelloise, dont 26 ont vu le jour ces trois dernières années.
Quelques exemples? On pense notamment à des initiatives du type « Esperity », un réseau mondial de patients cancéreux basé à Bruxelles qui aide la recherche à progresser dans ce domaine et transforme le patient en acteur de sa santé.

 

Ou encore Zebra Academy, qui a mis en place un système de prédiagnostic spécialisé dès la prise en charge d’un patient par une ambulance. Grâce aux TIC, un spécialiste peut, à distance et avant même l’arrivée du patient à l’hôpital, détecter un potentiel accident vasculaire cérébral. De quoi gagner de précieuses minutes sur les premières interventions à pratiquer et ainsi éviter de lourdes séquelles, voire un décès prématuré. Dans ce type de pathologie, chaque seconde compte…

 

Rendez-vous en ligne

 
Les e-services en matière de santé prennent parfois des aspects plus administratifs. Ils procurent eux aussi un avantage aux patients comme aux médecins et à leur secrétariat. C’est le cas de la solution « Progenda ».

 

Cette entreprise propose un système de prise de rendez-vous en ligne. Plus besoin de téléphoner à l’hôpital ou de déranger son généraliste en visite à domicile pour prendre rendez-vous. Tout se passe via le web, par ordinateur, smartphone ou tablette. Les disponibilités du médecin sont indiquées, le patient coche l’heure qui lui convient et le tour est joué.

 

Plus de longues minutes d’attente musicale au téléphone pour joindre un secrétariat submergé d’appels à certaines heures de la semaine. Le patient gagne du temps. Le médecin aussi et les « trous » dans son agenda se comblent automatiquement. Quant à ses collaborateurs, ils peuvent consacrer leur temps à d’autres tâches qu’à celle de téléphonistes. Le système propose une série d’outils complémentaires, comme le rappel du rendez-vous au patient par sms.

 
Et ça marche? « Aujourd’hui, plusieurs centaines d’acteurs du monde de la santé nous font confiance », souligne l’ingénieur de gestion Quentin Roquet, cofondateur de la société. Et il lâche un chiffre: « 40.000 rendez-vous médicaux sont pris chaque mois grâce à Progenda ».

 

L’e-santé en Région bruxelloise pour assurer son développement économique? Bonne pioche! D’autant que les solutions (et les entreprises) développées à Bruxelles ne demandent ensuite qu’à conquérir d’autres marchés de niche et d’autres horizons.

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