La recherche et la spécialisation intelligente, qui sont au cœur de la stratégie wallonne d’innovation, débouchent sur une nouveauté: le Wifst. Parmi les multiples initiatives lancées dans le cadre de la S3 (Stratégie de Spécialisation Intelligente de la Wallonie), de nombreux acteurs réunis au sein du Domaine d’innovation stratégique 5 (DIS5 /« Chaînes agroalimentaires du futur et la gestion innovante de l’environnement ») sont en train de mettre sur pied cette nouvelle structure pérenne.
Une vitrine wallonne
« Les cinq universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles ainsi que quatre centres de recherche agréés et le pôle agroalimentaire wallon Wagralim ont décidé de créer un institut (virtuel) commun: le Wallonia Institute of Food Science and Technology (Wifst) », indique le Pr Yvan Larondelle, président de la Société belge de nutrition et coordinateur général de Foodwal, un portefeuille de recherche doté de 12 millions d’euros, partenaire de ce nouvel institut. « Le but est de capitaliser et de rassembler tous les outils et toutes les compétences dont dispose la Wallonie dans le domaine agroalimentaire. »
Et le savoir-faire dans ce domaine est bien présent en Wallonie, comme l’a montré l’école internationale de printemps coorganisée voici quelques jours à l’UNamur par Wagralim et Wallonie-Bruxelles International. Une école internationale de printemps au cours de laquelle la création de ce nouvel institut a été annoncée.
Trois missions principales
« Le Wifst se donne trois missions principales », reprend le Pr Larondelle. « Il s’agit de développer de nouvelles activités de recherche dans les domaines qui nous intéressent, notamment au niveau européen. »
« Le deuxième but que nous poursuivons vise à stimuler les laboratoires universitaires de recherche membres du Wifst vers une plus grande dynamique d’innovation. C’est-à-dire les rendre plus ouverts à des finalités appliquées. Quand la chose se présente, bien entendu. À la base, cela reste des laboratoires intéressés par la recherche fondamentale. »
« Enfin, avec ce nouvel institut, il s’agit aussi de positionner davantage la Wallonie sur la carte européenne comme étant une région d’excellence en sciences de la nutrition et des aliments. Nous disposons de la masse critique nécessaire, d’acteurs de qualité, de scientifiques et d’industriels qualifiés disposant d’outils de pointe. Nous avons tout pour intéresser de multiples partenaires. Il nous reste à rendre nos ressources et notre savoir-faire plus visibles auprès de futurs partenaires. Nous avons besoin d’une plus grande visibilité. L’Institut va y contribuer. »
Dix partenaires et des entreprises marraines
À ce stade, le Wifst est hébergé au sein de Wagralim. Le nouvel institut comptera comme membres les cinq universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles, quatre centres de recherche agréés (le CER group, Multitel, le Celabor et le CRA-W), ainsi que Foodwal. « Il bénéficiera aussi du soutien de plusieurs entreprises marraines », reprend le scientifique. Celles-ci, issues du secteur industriel, joueront un rôle de guidance au sein de l’Institut. »
Quelle est la pertinence de la création d’un tel nouvel Institut? Tout simplement de thésauriser sur les acquis des cinq Initiatives d’innovation Stratégique (IIS) lancées dans le cadre du DIS 5, estime le Dr Stephane Khonen, coordinateur de l’IIS Protewin.
Mais aussi de pérenniser les dynamiques mises en place dans ce cadre. Ces IIS n’ont qu’une durée de vie limitée. Le Wifst permettra de multiplier dans le futur les initiatives de recherche et d’innovation dans le domaine des chaînes agroalimentaires. Un domaine dans lequel nous excellons », conclut-il.