De meilleurs soins de santé grâce à l’intelligence artificielle

23 août 2022
par Christian Du Brulle
Temps de lecture : 3 minutes

Série: Collaborer pour innover (2/5)

Utiliser l’intelligence artificielle pour mieux exploiter l’imagerie médicale dans les hôpitaux: ce défi vient d’être relevé par les entreprises Osimis (Liège) et Robovision (Zwijnaarde), dans le cadre de leur projet collaboratif Robosimis, développé au sein du programme BEL-COO. « Notre produit est prêt. Nous explorons désormais le marché pour le proposer à nos clients », indique Frédéric Lambrechts, responsable du développement commercial chez Osimis.

« Quand deux sociétés sont complémentaires, cela permet d’obtenir des résultats beaucoup plus rapidement et de pouvoir mettre, sur le marché , une nouvelle solution à plus haute valeur ajoutée », confirme Stéphane Willaert, directeur Healthcare chez Robovision. Sa société est spécialisée dans la création d’intelligences artificielles, notamment pour le secteur médical.

« Pour développer un projet d’IA, appliqué à un domaine précis, nous devons pouvoir avoir accès à de nombreuses informations afin d’élaborer une solution efficace », détaille Stéphane Willaert. « Dans le cas présent, ce sont des données d’imagerie médicale en lien avec le cancer qui nous intéressaient. C’est dans ce cadre que la collaboration avec Osimis a été idéale. »

Des cancers mieux détectés

« Osimis dispose d’une passerelle informatique installée dans des hôpitaux permettant de se connecter au système PACS (Pictures Archiving and Communication System) de ces institutions. Ce système PACS est propre à chaque hôpital. Il constitue une énorme base de données. »

L’accès à ce système a permis à Robovision d’extraire des images, des données, en lien avec le cancer. Et ce, tout en respectant les réglementations en cours, notamment en matière de respect de la vie privée. « Les données sont anonymisées ou pseudonymisées et sécurisées », précise Stéphane Willaert. « Elles nous ont permis de créer un système d’intelligence artificielle et de l’entraîner à repérer l’un ou l’autre élément suspect. »

Concrètement, ces images provenant de dépistages de cancers ont été obtenues par diverses techniques d’imagerie. Elles comprenaient également les commentaires des radiologues. C’est ce qui a permis d’entraîner le nouveau système développé dans le cadre du projet Robovision. « Sans ce partenariat avec Osimis, nous n’aurions pas pu développer cette IA spécifique », estime Stéphane Willaert.

« Robovision permet aux hôpitaux d’avoir accès à de nouvelles solutions d’intelligence artificielle (IA). Et la technologie d’Osimis permet leur intégration dans les systèmes hospitaliers », précise Frédéric Lambrechts.

Un projet qui offre différents niveaux de collaboration

« Nous disposons désormais d’une solution d’IA intégrable dans les systèmes informatiques des hôpitaux qui, au final, est au service des patients et de leurs médecins », reprend Stéphane Willaert. « Dans le cadre de nouveaux cas cliniques, notre système fournit une aide au diagnostic en accélérant l’analyse des images. Le diagnostic peut être posé plus rapidement. Le patient est traité dans la foulée. Ce gain de temps est également bénéfique à la sécurité sociale, et donc plus globalement au contribuable. »

« Nous sommes ici dans un projet à différents niveaux de collaboration entre nos deux entreprises », indique encore Stéphane Willaert. « D’une part au niveau de la création de l’intelligence artificielle. Mais également, dans un deuxième temps, dans les services complémentaires et à valeur ajoutée qu’Osimis va pouvoir offrir à ses clients.»

« Ce qui est intéressant avec ce programme, c’est qu’il propose un mécanisme de collaboration qui permet de développer une innovation belge de grande valeur. Dans notre pays, les outils régionaux de financement de la recherche sont bons. Mais ici, le fait de pouvoir collaborer avec un partenaire situé dans une autre région du pays, c’est tout simplement fabuleux », conclut-il.

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