Le cancer du pancréas est une tumeur agressive très difficile à traiter et dont les chances de survie sont faibles. Les analyses précédentes ont montré qu’il existe deux grands sous-types : les tumeurs « classiques » et les tumeurs « basales ». Les tumeurs basales sont généralement plus agressives et sont davantage associées à l’invasion et aux métastases. De nombreuses recherches sont en cours pour déterminer si les deux sous-types répondent différemment aux chimiothérapies les plus couramment utilisées contre le cancer du pancréas, ce qui signifierait qu’ils devraient chacun être traités de façon ciblée.
Pour les aider dans cette lutte, des recherches menées au Laboratoire d’oncologie médicale et moléculaire de la professeure Ilse Rooman à la VUB ont permis de cartographier les cellules tumorales classiques et basales.
Quantifier chaque sous-type de cellules cancéreuses
C’est dans le cadre de son doctorat qu’elle a mis au point une nouvelle méthode de détection consistant à colorer les deux sous-types dans des échantillons de tissus chirurgicaux.
Cette technique de coloration, basée sur de multiples séquences d’ARN, permet d’obtenir une vue plus détaillée des tissus cancéreux. Révélant non seulement que les patients souffrent de sous-types différents. Mais également que chaque tumeur se compose simultanément de cellules tumorales classiques et basales, et qu’elles peuvent changer d’identité.
« Sur la base des analyses antérieures, moins précises, les patients semblaient appartenir à l’un des deux groupes, mais les tissus tumoraux se révèlent être beaucoup plus complexes lorsque l’on visualise les sous-types. Grâce à cette nouvelle technique, les cellules cancéreuses de chaque sous-type peuvent être quantifiées, ce qui peut aider à regrouper les patients en vue d’un traitement personnalisé », déclare la doctorante.
Un pas vers une thérapie personnalisée
Le principe de la technique de détection permet également de détecter les mutations dans les tissus. « Nous avons, en effet, pu détecter des cellules tumorales très agressives qui avaient pris l’identité du tissu environnant et étaient donc dissimulées. »
« Nos recherches cartographient de façon visuelle la complexité des tissus du cancer du pancréas et pourraient servir à l’avenir de fil conducteur en clinique pour regrouper les patients en vue d’une thérapie personnalisée », conclut Ilse Rooman.