Métro à Bruxelles
Métro à Bruxelles

Baptiser les stations de métro n’est pas un acte anodin

24 novembre 2014
par Christian Du Brulle
Temps de lecture : 3 minutes

 PODCAST

 

« Parc », « Demey », « Alma », « Delta »… Les usagers du métro bruxellois se sont-ils jamais demandé pourquoi de nombreuses stations affichent des noms aussi courts ? « Facile ! », s’exclame le Dr Frédéric Dobruszkes, de l’Université Libre de Bruxelles. « Au début du métro, à Bruxelles, le système d’affichage électronique ne permettait la présence que de 13 caractères. Une fois le numéro de la ligne indiqué (« 1A » ou « 1B »), il ne restait plus beaucoup de place pour le nom. Il fallait donc nécessairement faire court et dans la mesure du possible unilingue».

 

Cette coquetterie sémantique et technique mise à part, le spécialiste en géographie des transports de l’ULB (on lui doit récemment une certaine carte sur les nuisances sonores induites par les avions à Bruxelles), s’est surtout intéressé aux choix toponymiques des stations à Bruxelles. Un exercice qui est loin d’être innocent, autant d’un point de vue stratégique qu’idéologique ou encore politique.

 

La STIB propose, le Ministre dispose

 

« Le nom d’une station de métro peut refléter celui du quartier préexistant dans lequel elle se situe », souligne le chercheur. C’est assez évident pour la gare Centrale par exemple, ou la station « Parc ». Mais ce n’est pas une règle générale. « La station « Mérode » par exemple a fini par identifier un quartier qui aurait pu, sans doute, s’appeler plus naturellement « Cinquantenaire » par exemple », précise le chercheur attaché à l’Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire (ULB).

 

Mais qui décide du nom d’une nouvelle station ? Ou du changement de nom d’une station déjà en service ? « C’est la STIB qui propose », indique le géographe. « Et le ministre des transports qui dispose ». A l’origine, il s’agissait du ministre national en charge des transports. Cette compétence est ensuite passée au ministre régional qui a la mobilité dans ses attributions.

 

Une chaîne de décision qui réserve parfois des surprises… Comme pour la station Eddy Merckx, seule station à porter le nom d’un personnage illustre toujours en vie. Là n’est pas la seule polémique liée au nom de cette station, souligne Frédéric Dobruszkes, qui détaille ici, de vive voix, son point de vue.

 

 

Le Dr Dobruszkes reviendra longuement, ce jeudi 27 novembre, au Collège Belgique, sur les origines du choix des 69 noms de stations de métro à Bruxelles. Des choix qui illustrent à leur manière les trois clivages traditionnels de la Belgique : social, philosophique et linguistique.

 

A propos, pour rejoindre – en métro – le Palais des Académies de Bruxelles, où se tiennent les cours-conférences gratuits du Collège Belgique, les possibilités sont multiples : « Parc », « Trône » ou « Arts-Loi ».

 

 

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