Le cancer de la peau est le cancer le plus fréquent dans le monde et en Belgique. En effet, environ 40 % de tous les cancers détectés actuellement sont un type de cancer de la peau (mélanome ou non-mélanome). En 2021, 49.065 diagnostics de cancer de la peau ont été posés dans notre pays. C’est le seul cancer qui continue à augmenter. Pas moins d’une personne sur 5 sera confrontée à un cancer de la peau avant l’âge de 75 ans. Mais se protéger correctement contre les rayons UV permet d’éviter le pire.
Tous les deux ans, la Fondation contre le cancer suit l’évolution des connaissances, de l’attitude et du comportement des Belges en matière de protection contre les UV par le biais d’une enquête Ipsos. Les résultats du moniteur UV 2023 renforcent l’appel à une approche nationale pour améliorer la prévention.
Les moins de 35 ans moins bien informés
Ils montrent clairement que les connaissances sur les dangers du soleil diminuent … malgré le sentiment d’être mieux informé.
« Par exemple, les gens sont plus souvent convaincus qu’avant qu’il suffit de s’enduire de crème solaire une fois par jour. Et le mythe selon lequel il faut d’abord attraper un coup de soleil pour obtenir un meilleur bronzage ressurgit régulièrement », notent les spécialistes de la Fondation contre le cancer.
« Il est intéressant de noter que les plus de 44 ans sont nettement mieux informés sur les mythes que les moins de 35 ans. Les jeunes et les hommes restent les groupes les moins bien informés. Et chez les travailleurs en plein air, une meilleure connaissance et des mesures préventives s’imposent ! »
« Par ailleurs, nos résultats révèlent que les Belges sont moins nombreux à savoir qu’un contrôle régulier des grains de beauté et des taches sur la peau dans un cabinet médical réduit le risque de cancer de la peau. »
Explosion des coups de soleil graves
Le taux de coups de soleil chez les adultes, comme chez les enfants, reste très élevé.
« Le nombre de Belges souffrant de coups de soleil graves – c’est-à-dire caractérisés par des cloques, des frissons, de la fièvre et des nausées – est de 10 %! A titre de comparaison, il n’était que de 2 % en 2011. »
« Et ce chiffre continue d’augmenter, surtout chez les jeunes de 16 à 24 ans. 77,5 % d’entre eux ont déclaré avoir eu des coups de soleil en 2023, dont 27 % des coups de soleil graves. Cette tendance est préoccupante, car une étude du NIH montre que cinq coups de soleil sévères entre 15 et 20 ans augmentent de 80 % le risque de mélanome. »
« À partir de 25 ans, les gens sont très bien informés sur les mesures et le risque de cancer de la peau. Pourtant, 1 personne interrogée sur 3 dans la tranche d’âge de moins de 44 ans déclare préférer attraper un coup de soleil plutôt que de rentrer de vacances sans avoir bronzé. »
« Les coups de soleil chez les enfants sont également alarmants. Même s’ils sont bien protégés, les enfants sont plus fréquemment et plus gravement brûlés que les années précédentes. »
Un risque accru suivant la profession
Les travailleurs en extérieur sont davantage exposés aux rayons UV. Ils présentent un risque accru de développer un cancer de la peau. 25 % des Belges travaillent à l’extérieur, dont un sur trois plus de cinq heures par jour.
Les résultats du moniteur UV montrent qu’ils ont une connaissance plus faible des dangers du soleil. Ils ne se protègent pas suffisamment et croient davantage aux mythes. Et les cas de coups de soleil graves sont fréquents.
« Les travailleurs en extérieur exposés de manière prolongée aux rayons UV sont 77 % plus susceptibles que le reste de la population de développer un carcinome spinocellulaire et une kératose actinique. La kératose actinique est une tache bénigne qui se développe sous l’influence des rayons du soleil et qui peut ensuite se transformer en tache maligne. En outre, leur risque de développer un carcinome basocellulaire est 43 % plus élevé. En Europe, il y a 14,5 millions de travailleurs en extérieur qui passent au moins 75 % de leur temps à travailler dehors », précise la Fondation contre le cancer.
Un appel aux gouvernements
Face à ces constats, la Fondation contre le Cancer demande aux gouvernements d’accorder la plus grande priorité à la prévention du cancer de la peau et d’agir rapidement dans ce domaine.
« Il faut déployer et investir dans la prévention primaire afin d’inverser une courbe ascendante du nombre de diagnostics et prendre des mesures contre les bancs solaires. Aussi, il convient d’organiser un dépistage efficace du cancer de la peau et de maintenir des soins facilement accessibles, tout en assurant la qualité des soins », conclut la Fondation contre le cancer.