Natacha Delrez (ULiège) remporte la finale internationale 2019 du concours « Ma thèse en 180 secondes » à Dakar

27 septembre 2019
par Christian Du Brulle
Temps de lecture : 3 minutes

La sixième finale internationale du concours d’éloquence et de vulgarisation scientifique «Ma thèse en 180 secondes» a été remportée jeudi soir à Dakar (Sénégal) par Natacha Delrez, doctorante à l’Université de Liège.

La prestation de la jeune doctorante du FNRS à la Faculté vétérinaire de l’ULiège a séduit le jury. Elle a remporté le premier prix, devant la candidate malgache, récompensée par le deuxième prix de ce concours, et le candidat français, classé troisième.

C’est la deuxième fois en six éditions que ce concours international de vulgarisation des sciences sourit à l’Université de Liège. En 2015, à Paris, le mathématicien et doctorant Adrien Deliège avait déjà remporté le premier prix.

À chaque fois, le principe est identique : présenter en 180 secondes, sur scène, de manière vulgarisée les tenants et aboutissants des recherches scientifiques menées dans le cadre de son doctorat.

L’anguille, le virus et la luciole

Pour les 18 finalistes de l’édition 2019 de MT180 à Dakar, la scène en question n’était autre que celle du nouveau Grand Théâtre National. Devant le jury, et plus de 1600 spectateurs, les talents d’oratrice de Natacha Delrez, et la clarté de son exposé, intitulé « il était une fois l’anguille, le virus et la luciole », ont fait la différence.

« Au sein du Laboratoire du Pr Alain Vanderplasschen, je travaille sur la problématique de l’infection des anguilles européennes (Anguilla Anguilla) par un herpèsvirus », explique Natacha Delrez.

« J’essaie de comprendre quand et comment le virus infecte ces poissons, comment il se propage dans leur organisme pour finalement les affaiblir et entraîner leur mort », précise la scientifique, qui entame sa troisième année de thèse à Liège.

Vacciner les poissons par balnéation

Grâce au soutien du FNRS et du Fond Européen pour les affaires maritimes et la pêche qui financent ses recherches, la chercheuse espère aussi pouvoir mettre au point un vaccin efficace et sûr contre ce virus.

Mais à propos, comment vaccine-t-on des anguilles ? « On ne peut pas se permettre de vacciner les poissons un à un comme certaines espèces ornementales de grande valeur, détaille la chercheuse. Ici nous travaillons sur le système utilisable en aquaculture. Dans le cadre de ma thèse j’essaye de comprendre comment le virus pénètre dans l’organisme des poissons. Nous avons pu mettre en évidence que le virus se propageait par contact direct, peau à peau, entre individus ».

« Nous comptons utiliser la même voie d’entrée pour administrer le vaccin. Cela passera par une technique de balnéation. En aquaculture, nous diluons le vaccin dans des bassins où se trouvent les poissons. C’est donc par leur peau qu’ils seront vaccinés ».

« Bien sûr, il faut aussi savoir quand administrer ce vaccin aux poissons. Pour cela, il faut connaître la pathogénie de la maladie. C’est à dire identifier le moment auquel les anguilles sont infectées, comment l’agent pathogène entre dans l’individu, comment il se propage et provoque la maladie, quels sont les organes les plus touchés… »

Une semaine de rencontres et de partages pour les 18 candidats

A Dakar, la finale du sixième concours international francophone d’éloquence et de vulgarisation scientifique « Ma Thèse en 180 secondes » est un succès. Pour les 18 candidats (dont 12 candidates) en lice, la semaine a été riche en rencontres, en partages et en contacts.

De quoi nouer des relations avec des scientifiques venus de divers continents et de multiples disciplines. « C’est magnifique de pouvoir dialoguer avec des doctorants venus de partout dans le monde », dit encore Natacha Delrez. « C’est très différent d’un congrès scientifique où l’on se retrouve avec des personnes spécialisées dans la même discipline que la vôtre. Ici, les partages, les explications partent dans toutes les directions. C’est d’une grande richesse», conclut-elle.

Tianarilalaina Tantely Andriamampianina, la concurrente de Madagascar arrivée en deuxième position et qui étudie les propriétés anti-inflammatoires d’une plante malgache, de même que le musicologue français Tom Mebarki classé troisième, ne disent pas autre chose !

Découvrez ici la prestation de Natacha Delrez enregistrée lors de la finale interuniversitaire belge du concours Ma thèse en 180 secondes Belgium.

 

 

 

 

 

Haut depage