Matheronodon provincialis. Extrait du dessin de Lukas Panzarin.
Matheronodon provincialis. Extrait du dessin de Lukas Panzarin.


Un iguanodon « primitif » découvert en France

27 octobre 2017
par Daily Science
Temps de lecture : 2 minutes

Les restes fossiles d’un parent primitif inconnu de l’iguanodon, ont été mis au jour en Provence, au cours de deux campagnes de fouilles menées en 2009 et 2012 par des paléontologues franco-belges. Le nouveau dinosaure vient d’être baptisé. Il s’agit d’un Matheronodon provincialis.

 

 

Découvert en 1992 sur le site de Velaux-La Bastide Neuve, au nord-ouest de Marseille, ce dinosaure qui vivaient voici 70 millions d’années. Il a été dégagé en même temps que des centaines d’autres fossiles, parmi lesquels des dinosaures, des ptérosaures (reptiles volants), des crocodiles et des tortues.

 

Les paléontologues et les bénévoles passionnés qui les accompagnaient ont notamment trouvé découvert une mâchoire et des dents de ce qui apparaît maintenant être une nouvelle espèce de dinosaure. Les paléontologues viennent de le baptiser Matheronodon provincialis, du nom de Philippe Matheron, qui fut en 1869 le premier à décrire des restes de dinosaures herbivores de la famille des Rhabdodontidae, à laquelle cette nouvelle découverte appartient.

 

« C’était un parent primitif des Iguanodons », explique Pascal Godefroit, paléontologue à l’Institut Royale des Sciences Naturelles de Belgique.

 

Une dentition atypique

 

Matheronodon provincialis avait des dents fines et grandes pouvant atteindre jusqu’à 6 cm de haut et 5 cm de large,. Elles étaient aussi peu nombreuses. « Elles fonctionnaient comme des ciseaux crantés auto-affutables », indique Koen Stein, de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), co-auteur de cette découverte. « Ses dents étaient ornementées de nombreuses crêtes, mais une seule de leurs faces était recouverte par une épaisse couche d’émail. Comme l’émail de surface est plus résistant à l’usure que la dentine, la seule action de mâcher permettait de garder les dents tranchantes. »

 

« La dentition de ce groupe de dinosaures a en fait évolué dans une direction opposée à celle de leurs contemporains, les hadrosaures ou « dinosaures à bec de canard », explique Pascal Godefroit. « Les hadrosaures avaient des ‘batteries’ sophistiquées de petites dents qui leur permettaient de broyer des conifères. Matheronodon et les autres rhabdondontidés se nourrissaient, quant à eux, probablement de palmiers, très abondants en Europe à cette époque, dont les grandes feuilles très fibreuses devaient être découpées plutôt que mâchées, avant d’être ingérées. »

 

Haut depage