Comment faire rimer coopération et (sur-) spécialisation médicale

31 mars 2015
par Christian Du Brulle
Temps de lecture : 4 minutes

PODCAST

 
Depuis 12 ans, discrètement et avec une belle régularité, le FOSFOM multiplie les succès. Ce « Fonds de soutien à la formation médicale » de l’Université Libre de Bruxelles a fait de la coopération médicale avec les pays du Sud son cheval de bataille. Les résultats engrangés sont impressionnants.

 

« Le Fonds distribue chaque année, au terme d’une sélection stricte, entre 70 et 80 bourses à des médecins de pays du Sud afin de leur permettre de venir parfaire leurs connaissances professionnelles en Belgique », explique le Pr Yvon Englert, initiateur de ce projet et doyen de la Faculté de Médecine de l’ULB.

 

Leur séjour dans l’un ou l’autre des hôpitaux de l’ULB dure un an, parfois deux. En douze ans d’existence, ce Fonds a permis à quelque 800 médecins d’Afrique, mais pas uniquement, de profiter de ce complément de formation.

 

Liste des hôpitaux de l’ULB qui accueillent les médecins "Fosfom".
Liste des hôpitaux de l’ULB qui accueillent les médecins “Fosfom”.

 

« La majorité des stagiaires sont des médecins diplômés en cours de spécialisation », précise encore le Pr Englert. « Mais nous accueillons aussi de temps en temps des médecins déjà bien établis dans un hôpital d’une université partenaire, afin de leur permettre de se sur-spécialiser, en fonction de leurs propres besoins ».

 

Ici, ce ne sont plus les chiffres qui impressionnent, mais bien les résultats de cette démarche. « Nous avons, par exemple, pu accueillir le futur chef de service en chirurgie thoracique du nouvel hôpital universitaire de Marrakech », indique l’administrateur du Fosfom. « Nous avons également aidé à la formation du premier professeur de médecine légale au Maroc, ou encore d’un orthopédiste en chef d’Alger ».

 

600 candidatures chaque année

 

Chaque année, si 60 à 70 bourses sont allouées par le Fosfom, c’est au terme d’une sélection difficile, opérée au sein des 600 candidatures reçues annuellement par le Fonds.  Le succès est tel que tous les hôpitaux du réseau de l’ULB ne suffisent plus à accueillir ces professionnels de la santé. « Depuis quelques années, plusieurs services du CHU de Liège accueillent aussi ces stagiaires », souligne Yvon Englert.

 

Les spécialités les plus recherchées par les boursiers "Fosfom" traduisent les besoins réels dans les pays d'origine.
Les spécialités les plus recherchées par les boursiers “Fosfom” traduisent les besoins réels dans les pays d’origine.

 

« Avec douze ans de recul, le Fonds voit désormais évoluer ses anciens stagiaires vers des fonctions dirigeantes au sein de leurs hôpitaux d’origine ou devenir les responsables des services de formation sur place, en Algérie, au Maroc, au Cameroun… Pour nous, c’est là une très grande satisfaction », indique le médecin belge. « Cela montre que les transferts de technologies et de savoir-faire sont pérennisés sur place, grâce à ces bourses ».

 

Et comme l’explique encore le Pr Yvon Englert, dans le podcast ci-dessous, l’ULB et ses hôpitaux y trouvent aussi un intérêt.

 

 
 

Rendez-vous au Collège Belgique

 

Le Pr Englert donnera une nouvelle leçon au Collège Belgique sur les acquis du Fosfom ce jeudi 2 avril, au Palais des Académies, à Bruxelles. Sa leçon sera complétée par la projection d’un film réalisé par Yvon Lammens à l’occasion des dix ans du Fonds de soutien à la formation médicale de l’ULB. L’occasion d’entendre de la bouche des médecins du Sud le bénéfice qu’ils ont retiré de ce programme.

 
Les leçons du Collège Belgique sont gratuites. L’inscription est toutefois souhaitée.

 

 

Haut depage