Etudes sur la situation de l'entreprise (2016/UWE).
Etudes sur la situation de l'entreprise (2016/UWE).

Les dépenses de R&D en Wallonie frôlent les 3%

31 août 2016
par Christian Du Brulle
Temps de lecture : 4 minutes

Les dépenses en Recherche et Développement (R&D) au sein des entreprises établies en Wallonie sont en progression. « Et c’est une bonne nouvelle, souligne Didier Paquot, directeur du département « économie » de l’Union wallonne des Entreprises. « Les dépenses en R&D au niveau global de la Wallonie atteignent les 2,89 % du PIB ».

 

Ce bon chiffre est rapporté dans la dernière étude de l’UWE sur la situation de l’entreprise. « Ce constat est d’ailleurs un des points les plus positifs de notre étude », souligne-t-il.

 

En phase avec les objectifs européens

 

Ce chiffre est ainsi parfaitement en phase avec les objectifs européens en la matière. L’Union européenne a placé à 3% la part du PIB que les états devraient idéalement consacrer à la Recherche d’ici 2020. Avec ses 2,9%, la Wallonie se classe en tête des bons élèves.

 

Evolution des dépenses en R&D en Wallonie. (source: "Etudes 2016 sur la situation de l'Entreprise/Portraits des entreprises en Wallonie - Evolution")
Evolution des dépenses en R&D en Wallonie. (source: “Etudes 2016 sur la situation de l’Entreprise/Portraits des entreprises en Wallonie – Evolution”)

 

« Mieux encore », souligne Didier Paquot, « 60% des dépenses de recherches sont financés directement par les entreprises domestiques. Un chiffre auquel il faut ajouter 8 % de financement par les firmes étrangères. Ce qui revient à dire que quelque 70 % des dépenses en R&D des entreprises en Wallonie sont assurés par le secteur privé. Ce qui rencontre également les souhaits de l’Europe. Seul un tiers des dépenses liées à la recherche ne devant idéalement être financé par les pouvoirs publics ».

 

Surtout le secteur pharmaceutique et la chimie

 
Les champions « wallons » en matière de R&D se situent du côté de l’industrie pharmaceutique. Elle intervient pour 49% de l’ensemble des dépenses R&D en Wallonie. « Si on y ajoute l’industrie chimique (hors pharmacie), ce pourcentage monte à 59%. Ce chiffre a connu une forte croissance puisqu’en 2005 il ne s’élevait qu’à 46,5% », précise le rapport.

 

Loin derrière, on retrouve trois autres secteurs pesant chacun à peu près 5% du total: l’aéronautique et le spatial, la fabrication de machines électriques, et le service aux entreprises.

 

R&D en Wallonie, répartition par secteurs et types d'entreprises. (UWE)
R&D en Wallonie, répartition par secteurs et types d’entreprises. (UWE)

 

L’étude pointe aussi que trois pôles de compétitivité correspondent à trois de ces secteurs qui investissent le plus en R&D: santé (Biowin), aéronautique/spatial (Skywin), génie mécanique (Mecatech).

 
Timidité du côté des PME

 
Un bémol toutefois. On sait que le monde de l’industrie en Wallonie est surtout composé de PME. La R&D cependant leur échappe grandement. Elle se concentre pour l’essentiel dans les grandes entreprises.

 

« Les entreprises de plus de 1000 travailleurs (qui ne sont pas plus d’une dizaine en Wallonie) effectuent 57% de l’activité R&D de l’ensemble de la Wallonie. Ce pourcentage à lui aussi connu une nette augmentation en 6 années puisqu’en 2005 il ne s’élevait qu’à 38,5% » indique le rapport.

 

Beaucoup de recherche, mais les innovations sont à la traîne

 
« Si globalement les dépenses en R&D sont sur la bonne voie, les entreprises situées en Wallonie peinent cependant à traduire leurs efforts de recherche en innovations, en produits ou services nouveaux », tempère Didier Paquot.

 

Etat de l'innovation.
Etat de l’innovation.

 

En Wallonie 88% des grandes entreprises sont considérées comme innovantes. Ce taux de pourcentage est élevé comparé au pays voisin et à la Flandre.  Ce constat n’est malheureusement pas applicable aux PME wallonnes. En effet, avec 52% de PME innovantes, la Wallonie ne fait pas mieux que ses voisins. Ce premier bilan reflète le contraste entre les capacités d’innovation des grandes et des petites entreprises en Wallonie.

 

« La création des pôles de compétitivité a permis d’insuffler un nouveau dynamisme en R&D, basé sur l’open innovation. Tous les acteurs impliqués – unités de recherche, PME, grandes entreprises – ont montré un grand enthousiasme initiant de nombreux projets », constate encore ce volet de l’étude de l’Union wallonne des Entreprises, qui conclut: « néanmoins, la valorisation économique de la R&D reste un point sensible en Wallonie ».

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