Dès la prochaine rentrée académique, l’Université de Namur sera dirigée par un nouveau recteur. Le Pr Naji Habra prendra les rênes de l’université pour un mandat de quatre ans. Il remplacera le Pr Yves Poullet, qui fut le premier recteur non jésuite de l’UNamur. Le Pr Habra a été élu au second tour d’un scrutin au terme duquel il a remporté la majorité absolue (53,68% des voix).
Un recteur venu de Syrie… il y a 30 ans
Le Pr Habra est Ingénieur Civil en Construction, Ingénieur Civil en Informatique et Docteur en Sciences. Il est Professeur ordinaire à la faculté d’Informatique et est, depuis deux ans, Premier Vice-recteur de l’université.
Après des études à l’Université de Damas (Syrie), dont il est sorti en 1980, Naji Habra est venu en Belgique pour y réaliser un second diplôme d’ingénieur à l’Université de Louvain. « Je suis ensuite arrivé à l’Université de Namur en 1983, que je n’ai plus quittée », dit-il.
Dans quelles circonstances le Pr Habra est-il venu en Belgique? « La situation n’était pas la même qu’aujourd’hui en Syrie », confie ce chrétien du Moyen-Orient. « A l’époque, c’était toutefois déjà difficile. Néanmoins, je ne fuyais pas mon pays. Je cherchais à parfaire ma formation. Ceci dit, je voyais déjà la situation se dégrader, entre un extrémisme militaire brutal et un extrémisme religieux tout aussi dangereux. »
Écoutez le Pr Habra expliquer en quoi ses origines syriennes sont un atout pour l’Université de Namur
Le programme du Pr Habra pour l’UNamur s’inscrit dans la continuité et la consolidation des initiatives actuelles. Le programme complet du Pr Habra est disponible sur son site de campagne.
« Pas de révolution », dit-il. « Pas de fusion à l’ordre du jour non plus », comme il l’explique ici:
En matière de recherche, on pointera plus particulièrement sa volonté de lui donner la liberté nécessaire à son épanouissement et la garantie de disposer de moyens nécessaires. La poursuite de la restructuration de la recherche à l’UNamur sous forme d’instituts et de centres de recherche est également à l’ordre du jour.
Quant à son évaluation, si elle lui paraît utile et indispensable, le Pr Habra estime aussi qu’il ne faut pas en être esclave. « Une recherche libre ne peut s’épanouir et avoir son sens sous le diktat des indicateurs de performance », indique-t-il. « Il ne s’agit pas de rejeter en bloc l’évaluation qui est indispensable pour tout suivi rationnel. L’évaluation de la recherche est nécessaire et elle passe par l’usage d’indicateurs bien choisis qui sont reliés avec l’objectif que l’on poursuit ».
« Néanmoins, donner à ces indicateurs une importance démesurée en leur abandonnant, seuls, le soin d’orienter la recherche, nous transforme en « fonctionnaires de la recherche » et aboutit à l’exact contraire de ce que sont la créativité et la découverte ».
Une élection au suffrage universel et à participation massive
Pour la première fois de son histoire, la désignation du nouveau recteur de l’Université jésuite de Namur résulte d’un vote au suffrage universel et non plus par les seuls membres de l’Assemblée générale de l’Université, dont le choix devait ensuite être avalisé par le Général jésuite.
Tous les membres de la communauté universitaire pouvaient voter, selon la pondération suivante : 61% pour le corps académique, 13% pour le corps scientifique, 13% pour le personnel administratif, et enfin 13% pour les étudiants.
Le taux de participation de ces différentes catégories de membres de l’université est impressionnant. Au second tour de l’élection, 95,5% du personnel académique a exprimé son choix, 71,36% pour le personnel scientifique, 83,22% pour le personnel administratif et 26,49% pour les étudiants.
Le nouveau recteur est élu pour un mandat de quatre ans. Il prendra ses fonctions à la rentrée prochaine, le 14 septembre 2017.