En matière de lutte contre les maux de tête récurrents, les bonnes nouvelles s’accumulent, ces dernières semaines, pour « Cefaly Technology », la société wallonne qui développe et commercialise un système de traitement et de prévention externe de crises migraineuses.
Quatre publications scientifiques internationales reconnaissent l’efficacité du système de neurostimulation de la société liégeoise dans la prévention et le traitement des migraines.
Le nerf trijumeau comme cible
Les quatre publications se basent sur différentes études exploratoires (elles n’impliquent à chaque fois que quelques dizaines de patients) portant, d’une part, sur la prévention et le traitement des migraines chroniques ou réfractaires, et d’autre part sur la visualisation en imagerie médicale des effets de l’utilisation de la neuro stimulation crânienne externe sur les zones cérébrales affectées en cas de migraine.
Le Cefaly est un petit appareil de neurostimulation externe qui se porte sur le front et qui est destiné à prévenir ou à traiter les patients migraineux via la stimulation du nerf trijumeau. Ce dispositif a reçu l’approbation de la FDA en mars 2014.
Utile chez les patients réfractaires aux médicaments
Le médecin Denise Chou, de l’Université Columbia, à New York, s’est intéressée à l’innocuité de l’utilisation du système développé par Cefaly et à son impact sur la douleur en cas de crise de migraine. Ses résultats? Après une heure d’utilisation, elle constate une diminution de la douleur chez 51 % des personnes traitées, et ce après une heure d’utilisation.
En Grèce, l’étude menée par Michail Vikelis, de l’Université d’Athènes et du centre de la migraine de Glyfada (une commune située en périphérie de la capitale grecque) s’est concentrée sur un groupe de patients intolérants ou réfractaires au traitement par le topiramate, un médicament antiépileptique qui diminue le nombre de crises migraineuses lorsqu’il est donné en traitement de fond. Ici aussi, le constat est positif. Utilisé en traitement de fond préventif, le dispositif wallon permet de réduire le nombre de jours avec des maux de tête.
Un constat identique est posé par le Dr Paola Di Fiore, à l’hôpital San Carlo Borromeo de Milan, en Italie, en ce qui concerne la prévention d’épisodes de migraine chronique.
Avec un usage quotidien de 20 minutes du système de neurostimulation et ce pendant une période de quatre mois, la chercheuse a pu montrer que pour plus de la moitié d’entre eux, le système avait pu diminuer de 50% leur consommation de médicament normalement utilisé en cas de crise aiguë.
Conformation italienne d’une étude liégeoise de 2015
Enfin, la dernière publication scientifique en date (15 juin) a été réalisée à Naples et à Liège.
Il s’agissait d’observer comment se modifiaient les réseaux neuronaux impliqués dans la perception de la douleur après deux mois d’une utilisation du dispositif de Cefaly couplé à une stimulation thermique du nerf trijumeau. Afin, notamment, d’étudier le mécanisme d’action du dispositif mis au point par la société liégeoise. Dans ce cas aussi, un effet bénéfique a été mis en évidence et les réseaux neuronaux impliqués mis en lumière.
Une première étude avait déjà été faite avec le Professeur Steven Laureys (Coma Science Group de l’Université de Liège). Le médecin neurologue, Directeur de recherches du F.R.S-FNRS, qui a été proclamé voici quelques jours, lauréat du Prix Francqui (la plus haute distinction scientifique en Belgique), en avait présenté les résultats lors du Congrès de l’International Headache Society en mai 2015. L’étude actuelle menée en Italie renforce, en les approfondissant, les résultats obtenus il y a deux ans à l’Université de Liège.
Pour l’entreprise Cefaly-Technology, cette accumulation de bonnes nouvelles devrait lui offrir une meilleure visibilité mondiale. Mais aussi lui permettre de développer davantage encore son business. Au cours des cinq premiers mois de cette année, elle avait déjà une croissance de quelque 43 % de son chiffre d’affaires par rapport au chiffre d’affaires réalisé l’année dernière durant la même période.