Disparu il y a 40.000 ans, les Néandertaliens et leurs populations restent un mystère pour les scientifiques. Des études récentes sur l’ADN de divers Néandertaliens retrouvés en Belgique, à la grotte Scladina, ainsi qu’en Allemagne lèvent aujourd’hui un coin du voile sur l’histoire de ces cousins de l’homme moderne. Et en particulier sur leur généalogie et leurs migrations.
L’enfant de Sclayn ? Il s’agit de restes néandertaliens découverts dans la grotte Scladina, (commune d’Andenne, en province de Namur), mis au jour en 1993. Une découverte importante en Belgique. C’est la première fois que la découverte de ce genre est réalisée, depuis celle de Spy en 1886. Les techniques récentes d’analyse génétique ont permis de déterminer l’âge de ces restes néandertaliens : 120.000 ans environ. Soit l’ADN néandertalien le plus ancien connu à ce jour.
Voyage en Asie centrale
C’est précisément sur cet ADN, et sur celui d’autres Néandertaliens découverts en Allemagne, dans la grotte d’Hohlenstein-Stadel, et remontant également à cette époque, qu’une équipe internationale vient de travailler. Elle inclut quelques spécialistes belges. La comparaison de ce matériel génétique avec celui d’autres spécimens découverts en Europe et pour lesquels de l’ADN en bon état a pu être isolé vient de raconter l’histoire de la famille Néandertal.
Les derniers Néandertaliens ont vécu il y a 40.000 ans environ en Europe et en Asie centrale. D’autres études récentes avaient déjà montré que ces derniers appartenaient tous à un seul groupe, issu d’un ancêtre commun.
L’équipe d’aujourd’hui apporte quelques nuances à cette notion de famille unie. Elle révèle qu’au fil des siècles, les Néandertaliens européens ont migré vers l’Est, pour remplacer ceux qui vivaient alors en Asie centrale, dans l’actuelle Sibérie (grotte de Denisova).
Une famille unie, il y a 97.000 ans
Les chercheurs ont découvert que les restes néandertaliens de Denisova, en Sibérie, âgés de 90.000 ans ont davantage de caractéristiques communes avec l’ADN de l’enfant de Sclayn et d’Hohlenstein-Stadel qu’avec les spécimens âgés de 120.000 ans, également découverts dans la grotte sibérienne.
A l’époque, il semble bien que deux « familles » (génétiques) distinctes coexistaient, sans toutefois se fréquenter. Par la suite, un groupe de néandertaliens « européens » a migré vers l’Est pour y remplacer la famille existante voici environ 97.000 ans.
L’équipe de scientifiques qui arrivent aujourd’hui à cette conclusion est formelle : les Néandertaliens de Sclayn et d’Hohlenstein-Stadel appartenaient à une population européenne qui a donné naissance à tous les spécimens néandertaliens connus à ce jour, sauf au groupe le plus ancien de la grotte de Denisova. Belle famille !