Le Centre Climat sera sis à Uccle, non loin de l'IRM © Christian Du Brulle

Une dendrochronologue et une physicienne à la tête du Centre Climat

3 octobre 2022
par Christian Du Brulle
Temps de lecture : 4 minutes

L’inauguration du Centre Climat belge est prévue pour la fin du mois de novembre, à Uccle. « C’est l’ancienne maison de fonction du directeur de l’IRM (Institut royal météorologique), qui hébergera ce nouveau centre d’excellence », indique Thomas Dermine (PS), Secrétaire d’État en charge de la Politique scientifique (Belspo). Voici quelques jours, il a révélé les noms des deux personnes qui dirigeront ce nouveau service de l’État fédéral. La direction scientifique du Centre Climat est confiée à la Pre Valérie Trouet, docteure en bioscience de la KULeuven. La Dre Ella Jamsin en assurera, quant à elle, la direction opérationnelle.

Valérie Trouet vit actuellement aux États-Unis. Elle dirige le laboratoire de dendrochronologie au Département d’hydrologie et des sciences de l’atmosphère de l’Université d’Arizona

Elle y étudie l’évolution des climats anciens en analysant les cernes de croissance des arbres. « Depuis des années, j’utilise la dendrochronologie pour évaluer les fluctuations du Jet Stream, et donc du climat. Les cernes des arbres d’Écosse, des Balkans mais aussi de Suisse me permettent de remonter sur une période de quelque 800 ans », dit-elle. En 2020, elle a signé aux États-Unis un livre grand public sur ce sujet (« Tree Stories »), qui a été traduit en néerlandais (« Wat bomen ons vertellen »).

Des trous noirs à l’économie circulaire

Quand elle arrivera en Belgique pour diriger le nouveau centre d’expertise sur le climat, début 2023, elle s’attachera d’abord à constituer son équipe, en collaboration avec la directrice opérationnelle du Centre climat. « Nous sommes très complémentaires et sur la même longueur d’onde », dit la Pre Trouet.

De son côté, Ella Jamsin, qui est actuellement consultante en énergie et en changements climatiques, prendra ses fonctions de directrice opérationnelle du Centre Climat dès le 1er décembre prochain. Elle est docteure en physique de l’Université Libre de Bruxelles. Sa thèse portait sur l’étude des trous noirs.

« Depuis ma thèse, je n’ai plus travaillé dans ce domaine », explique-t-elle. « Je me suis surtout intéressée aux questions de développement durable, et principalement à l’économie circulaire ».

Cet intérêt explique son passage par la Fondation britannique Ellen MacArthur, qui œuvre à l’accélération de la transition vers l’économie circulaire. Une mission qui lui a permis de gérer des projets et des équipes ainsi que de développer des contacts avec divers types d’interlocuteurs: entreprises privées, secteur académique, pouvoirs publics…

Recrutements en vue

Mme Jamsin a également été professeure assistante à l’Université de Delft, aux Pays-Bas, en Faculté de design industriel. Dans cet univers d’ingénieurs, les sciences sociales étaient également bien présentes », précise-t-elle. Depuis, elle travaille comme consultante indépendante.

Les deux directrices vont, dans un premier temps, s’atteler à la composition et au recrutement du personnel du Centre Climat. « Mon rôle portera, notamment, sur le recrutement des profils non scientifiques et la supervision de tous les aspects opérationnels de la mise en place du Centre », dit encore Ella Jamsin.

« J’accompagnerai également Valérie Trouet à bien définir les enjeux liés à ce nouveau Centre, d’un point de vue scientifique, pour ensuite créer des programmes qui répondent au mieux aux objectifs. »

Une priorité: donner une visibilité au Centre Climat

Concernant sa future équipe, la nouvelle directrice scientifique la voit déjà composée de scientifiques, mais aussi de spécialistes de la gestion des données, de techniciens de divers domaines et de professionnels de la communication. « Parmi les premières choses qu’elle aimerait faire pour ce Centre, c’est lui donner une visibilité. Faire comprendre au public pourquoi il est mis sur pied et ce qu’il va permettre de réaliser est de la plus haute importance », dit-elle.

Parmi les priorités du Centre Climat, elle évoque aussi la coordination des études et des données sur le climat produites en Belgique au sein des institutions scientifiques fédérales, mais aussi dans d’autres services de l’État et au sein des universités.

« L’idée est de développer une stratégie intégrée. On produit beaucoup de recherches sur le climat en Belgique, et dans de multiples domaines. En assurant une meilleure coordination de ces recherches, cela débouchera nécessairement sur une plus grande visibilité de ce savoir-faire belge, cela créera un momentum. De quoi permettre de développer, dans la foulée, une offre de services climatiques utiles autant aux pouvoirs publics, qu’aux décideurs, aux entreprises ou encore aux citoyens », conclut Valérie Trouet.

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