Moustique tigre, Aedes albopictus © James Gathany / Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC)

Recrudescence des moustiques tigres en Belgique

8 février 2024
par Daily Science
Temps de lecture : 3 minutes

Espèce invasive vectrice de maladies virales, Aedes albopictus  ou moustique tigre progresse de manière inquiétante en Belgique. En 2023, l’Institut de médecine tropicale (IMT) d’Anvers et Sciensano ont enregistré la présence de ce moustique à deux fois plus d’endroits qu’en 2022. La plateforme de science citoyenne « Surveillance Moustiques », maillon essentiel, a enregistré pour la première fois des signalements positifs à Bruxelles et en Wallonie.

Hivernage et introductions involontaires

L’année dernière, des moustiques tigres ont été détectés sur 25 sites en Belgique, dont 18 signalés par des citoyens et 7 détectés en surveillant des parkings d’autoroute. Soit deux fois plus qu’en 2022 (12 sites).

Le moustique a de nouveau été repéré à Lebbeke et à Wilrijk, ce qui indique que cette espèce hiverne dans ces municipalités.

Alors que le moustique tigre poursuit son expansion vers le nord de l’Europe, la Belgique est confrontée à un problème croissant d’introduction de moustiques par le trafic routier, tant par des vacanciers rentrant chez eux que par des cargaisons en provenance du sud. La présence d’œufs de moustiques tigres dans les pièges placés le long de 7 des 8 parkings d’autoroute surveillés l’été dernier renforce cette préoccupation.

Sur le front de l’invasion

En dehors de la Belgique, le moustique tigre s’est établi dans plusieurs pays européens, entraînant des cas de transmission locale de la dengue et du chikungunya en France et en Italie. « Cette transmission locale du virus par le moustique tigre souligne l’urgence de prendre des mesures supplémentaires immédiates afin de ralentir la propagation de cette espèce en Belgique », mentionne Sciensano.

Bien que le risque de transmission de virus reste faible à ce jour, Isra Deblauwe, entomologiste à l’IMT, prévient que la présence croissante du moustique tigre augmente ce risque. « Nous pensons que la tendance à la hausse du nombre de moustiques tigres va se poursuivre et que de nombreux nouveaux sites seront recensés positifs l’année prochaine. Il est important de retarder leur implantation et leur propagation le plus longtemps possible et de se préparer à l’avenir. »

Détection des moustiques tigres en 2023 en Belgique © Sciensano

Le rôle important des citoyens

Les citoyens ont clairement contribué à la détection de nouveaux sites : « Entre mai et octobre 2023, nous avons identifié 27 moustiques tigres après avoir examiné 600 notifications photographiques de citoyens », explique Javiera Rebolledo, épidémiologiste chez Sciensano.

« Les signalements positifs étaient répartis sur 18 sites dont 15 étaient nouveaux par rapport à 2022. Lors des inspections sur le terrain, la présence du fameux moustique a pu être confirmée pour la plupart des sites. Toutefois, cela n’exclut pas une possible présence sur les sites  où nous ne l’avons pas trouvé. Une vigilance accrue sera nécessaire au cours de la prochaine saison. »

Agir en hiver et au printemps

Pour retarder son implantation et sa propagation en Belgique, et la transmission locale de maladies potentiellement graves, les citoyens peuvent agir.

« Pendant l’hiver, ils peuvent aider en nettoyant et en vidant soigneusement les surfaces d’eau stagnante artificielles, telles que les tonneaux d’eau de pluie, les pots de fleurs et les gouttières afin d’éliminer les œufs collés sur les parois », précisent l’IMT et Sciensano.

« À partir du mois de mai, au début de la saison des moustiques, il est également essentiel d’éliminer régulièrement l’eau stagnante des terrasses et des jardins. En effet, ce sont des lieux propices à la reproduction du moustique tigre. »

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