Développée par l’Euro Space Center, en partenariat avec l’université de Namur et le plan de relance wallon, My Space Job est une plateforme interactive à destination des jeunes. Son but ? Donner un aperçu des multiples métiers s’inscrivant dans le spatial tout en évitant de tomber dans l’énumération ennuyeuse. Pour ce faire, le projet vous emmène dans l’épopée futuriste (mais pas tant que ça) de la capture, de la mise en orbite et de l’exploitation de l’astéroïde géocroiseur Apophis.
Une plateforme protéiforme
L’idée de la plateforme est de faire découvrir, à qui s’y intéresse, les multiples facettes que peuvent prendre les métiers liés au secteur spatial. Pour ce faire celle-ci utilise une approche novatrice. En effet, loin de simplement présenter les différents métiers existants, le site web s’articule autour d’une fiction, écrite par André Füzfa, professeur d’astrophysique à l’université de Namur.
« Il y a une dizaine de scènes qui permettent de suivre toute une histoire. A partir de celles-ci vous découvrez plusieurs professionnels et professionnelles du spatial, via leur métier, leur expérience de vie, leur expérience personnelle, etc. Donc, la démarche a un double emploi, à la fois découvrir le secteur du spatial, mais aussi les personnes qui y travaillent, la grande variété de métiers qu’on peut y exercer, les débouchés », commente Pr Füzfa.
Loin d’être un simple catalogue de métiers, le site permet, toujours à travers le scénario, de constater comment les différentes professions s’articulent autour d’une thématique précise et à quel point une même situation peut faire appel à une kyrielle de savoir-faire différents.
Motiver le plus tôt possible
La plateforme s’adresse principalement aux jeunes de 12 à 18 ans et à leurs parents. « L’idée, c’est de faire de la promotion des études scientifiques et techniques, mais aussi des métiers de sciences humaines et des métiers sociétaux qui sont liés aux nouvelles technologies et au spatial. On espère que cela va motiver les jeunes » précise le professeur.
Ce projet fait écho, entre autres, au manque criant de carrières scientifiques qui se constate tant au niveau mondial qu’en Belgique. Et ce, alors que le besoin en scientifiques est plus que jamais un impératif contemporain. Mais la plateforme a également pour ambition de sensibiliser le public aux enjeux du spatial et de détricoter l’image un peu romancée que l’on peut s’en faire.
« Le spatial est aussi un enjeu économique et un enjeu géopolitique, aujourd’hui plus que jamais. Ce sont des nouvelles perspectives aussi. Mais également des retombées sur la société en termes de nouvelles technologies qui sont développées pour le spatial, et qui infiltrent la société par la suite. Citons déjà les satellites météos, les satellites GPS, les couvertures thermiques, etc. Le spatial est un secteur d’activités humaines où vous retrouvez le meilleur comme le pire » rappelle André Füzfa.
L’idée est donc à la fois d’informer sur les différents débouchés, mais aussi (et surtout ?), de montrer que travailler dans le domaine spatial ne se résume pas à quelques professions archétypales. Mais englobe toute une série de métiers. Tout un chacun peut potentiellement y trouver son compte.
Éduquer pour protéger
Si My Space Job a pour vocation de motiver les jeunes à se tourner vers le spatial dans leurs études, entre autres pour répondre à la pénurie de carrières scientifiques, la motivation d’André Füzfa réside aussi dans l’éducation.
En effet, pour l’astrophysicien, la question fondamentale de tout cela réside dans la capacité des gens à pouvoir comprendre le monde qui les entoure. Comprendre quelque chose, c’est pouvoir agir dessus, ne pas en être l’esclave.
« La science, c’est émancipatoire. Elle élargit notre vision du monde. Elle nous donne de nouveaux outils pour le meilleur et pour le pire, comme toutes les activités humaines. Et donc la science peut être un moteur d’émerveillement, un moteur de développement personnel. L’espace et l’exploration spatiale peuvent être aussi un moteur de paix. Un bel exemple est la rencontre Soyouz-Apollo dans les années 70, et la paix qui en a suivi », conclut André Füzfa.