Toucher les planètes du doigt en réalité virtuelle

14 avril 2025
par Laetitia Theunis
Temps de lecture : 4 minutes

« D’autres mondes sont possibles » est une exploration de la manière dont les technologies de réalité virtuelle et augmentée ont révolutionné la création artistique et l’exploration narrative au XXIe siècle. Cette exposition, conçue par la curatrice Ana Brzezińska, est à découvrir au Pavillon de Namur jusqu’au 21 septembre 2025.

Elle débute par une analyse de la réalité virtuelle à travers l’art, le cinéma, le théâtre et les médias numériques. Et de la manière dont la réalité virtuelle a transformé notre perception de la réalité. Différents panneaux au contenu pointu et didactique, agrémentés de tablettes avec écouteurs, explorent la succession chronologique d’évènements phares dans ces 4 domaines mêlant arts et sciences.

Première partie de l’exposition explorant l’usage de la réalité virtuelle dans l’art, le cinéma, le théâtre et les médias numériques © Laetitia Theunis

Sous l’écorce d’un arbre

Au centre du Pavillon, derrière un rideau noir, un arbre décharné fait de pixels révèle l’un des mystères de la vie : sous les yeux du spectateur, la sève circule dans des dizaines de canaux accolés qui relient les racines aux feuilles en passant par le tronc, juste sous l’écorce. Cette tuyauterie à deux sens – l’un contient un fluide qui monte, l’autre qui descend – rappelle notre système sanguin.

Le xylème est le nom donné aux tuyaux (composés de cellules mortes aux parois lignifiées rigides) qui assurent le transport de la sève brute. Celle-ci est constituée d’eau et de sels minéraux puisés dans le sol par les racines. Son mouvement est uniquement ascendant : des racines vers les feuilles.

Le phloème, c’est ainsi que l’on appelle l’ensemble des canaux qui transportent la sève élaborée. Elle est riche en sucre suite à la photosynthèse et en acides aminés, qui sont les briques nécessaires à la constitution des protéines. Cette sève élaborée est transportée dans des tuyaux constitués par des cellules vivantes. Elle circule tant vers le bas que vers le haut : elle peut, en effet, descendre vers les racines qui emmagasinent les sucres en prévision de l’hiver ; ou monter vers les jeunes fruits qui se gorgent de sucre au cours de leur maturation.

Arbre numérique du collectif Marshmallow laser feast © Laetitia Theunis

Cette installation, d’accès gratuit, baptisée « Sanctuary of the unseen forest », présentée sur un écran de 5 mètres de haut, est le fruit du travail du fameux collectif londonien Marshmallow laser feast, spécialisé dans les œuvres immersives monumentales. Elle est basée sur des données issues de multiples travaux scientifiques.

Immersion dans l’Univers

La seconde partie de l’exposition, payante, se déroule avec un casque de réalité virtuelle. Elle met en lumière des œuvres révolutionnaires en réalité spatiale, virtuelle et augmentée, créées au cours des dix dernières années par certains des artistes les plus renommés du domaine.

Partie de l’expo dédiée à la visualisation de films immersifs via des lunettes de réalité virtuelle © Laetitia Theunis

L’œuvre Spheres multiprimée, réalisée par Eliza McNitt, est un bijou de vulgarisation scientifique astronomique. Visualiser le champ magnétique des planètes du Système solaire qui en sont pourvues, plonger physiquement dans un trou noir, tendre l’oreille pour écouter le chant du cosmos, c’est ce que propose cette narration immersive en réalité virtuelle composée de trois films d’une quinzaine de minutes chacun.

La plongée dans le Système solaire est époustouflante. Grâce aux lunettes de réalité virtuelle, le spectateur vit une expérience immersive stupéfiante, entouré de planètes, de lunes, d’étoiles, etc. Cette technologie permet de visualiser les orbites planétaires, la ceinture d’astéroïdes, les plans d’inclinaison des planètes à anneaux, et d’un coup de tête, on pénètre l’atmosphère des planètes. Les images sont celles recueillies par différentes missions scientifiques. Une mention particulière pour les aurores boréales vertes et roses qui dansent dans l’atmosphère terrestre et dont on se régale de la vision comme si on était à bord d’un vaisseau spatial.

Pour davantage de diversité et de plaisir visuel, les films immersifs actuellement visionnables seront remplacés dès le 21 juin par 6 autres œuvres de haut niveau. Ces expériences éveillent notre conscience sur la complexité du monde en nous le révélant sous un nouveau jour.

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