Pr Godefroid de Callataÿ, UCLouvain © Christian Du Brulle

« Nous allons investiguer les sciences occultes dans le monde arabo-musulman mais aussi grec-oriental » (Pr Godefroid de Callataÿ, UCLouvain)

19 novembre 2025
© Christian Du Brulle
Temps de lecture : 3 minutes

PODCAST

Série : Prix Quinquennaux du FNRS (3/6)

Le Prix en Sciences humaines Ernest-John Solvay (un des prix Quinquennaux du FNRS) revient au Pr Godefroid de Callataÿ, chercheur à l’Institut des civilisations, arts et lettres (INCAL) de l’UCLouvain. Le jury du Prix en Sciences humaines (Prix Ernest-John Solvay) a estimé que ce dernier était « l’un des chercheurs les plus renommés, à l’échelle internationale, en histoire du monde arabo-musulman. Les sujets qu’il traite relèvent généralement de l’histoire des idées scientifiques. Ses recherches ont massivement contribué à une compréhension renouvelée de la culture arabo-islamique et de son rôle intégral dans toute histoire des sciences et des techniques », indique encore le jury.

L’actualité du chercheur? Outre l’attribution du Prix Quinquennal, Godefroid de Callataÿ est aussi le bénéficiaire d’une des très grosses bourses allouées par le Conseil européen de la Recherche (ERC), une bourse « Synergy » (9 millions d’euros sur six ans). Une bourse qu’il partage avec trois autres « PI » (Principal Investigators ») et qui va permettre de plonger dans… les sciences occultes.

Mille ans de sciences occultes

« D’une manière très précise, mes recherches vont porter sur l’histoire des sciences dites occultes dans le monde arabo-musulman, sur une période d’environ mille ans », précise-t-il. «  Je pense qu’il y a une certaine nécessité de démystifier les choses. Aujourd’hui, quand on dit sciences occultes, on pense aux pseudo-sciences. Si on se remet dans le contexte, dans le monde arabo-musulman, et aussi avant, on entendait par sciences occultes des sciences qui s’occupent de ce qui est invisible, de ce qui apparaît comme un peu étrange. Avec notre projet, nous allons réfléchir à comment répondre aux questions que pose cette étrangeté, cette invisibilité. »

« Les sciences occultes dont on va s’occuper sont des sciences comme l’astrologie, qui n’étaient pas forcément toujours distinguées de l’astronomie à l’époque. Ou encore des sciences comme la magie ou l’alchimie. »

« Ce sont, effectivement, des sciences sur lesquelles on peut s’interroger aujourd’hui. Mais il est aussi nécessaire de se rendre compte que ces sciences étaient extrêmement importantes à l’époque et qu’elles ont souvent influencé les décisions des grands de ce monde, comme les sultans ottomans, les califes de Bagdad. Ils étaient profondément intéressés par ces sciences. Aujourd’hui, on ne peut arriver à expliquer toute une série de choses qu’ils ont proposées, commanditées, faites, si on ne comprend pas cela.»

Le projet démarre vers l’an 700 environ. Il intègre aussi un volet qui est celui de l’Orient chrétien. L’idée est de poursuivre ces recherches sur environ dix siècles.

« Nous allons donc investiguer ces sciences dans le monde arabo-musulman, mais aussi grec-oriental. C’est très large, c’est un immense continent qui se décline dans toute une série de traditions, de cultures, de langues. Pour mener nos travaux, nous allons nous concentrer sur cinq langues: le syriaque, le grec byzantin, et les trois grandes langues de l’islam qui sont l’arabe, le turc et le persan ».

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