Rochers de Frênes, Profondeville © M. Gijsemberg
Rochers de Frênes, Profondeville © M. Gijsemberg

Quand Profondeville baignait dans un climat tropical

28 juillet 2015
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 3 min

Série (6) « Sciences en vacances »

 

Une promenade en bord de Meuse? En suivant les indications du guide consacré au « sentier de Profondeville », proposé par les Presses Universitaires de Namur (PUN), on voyagera aussi dans le temps! La promenade met en effet l’accent sur la géologie et la pédologie locales (la science des sols) tout en apportant une foule d’informations sur le paléo-environnement, la forêt, les captages d’eau, l’origine des matériaux des bâtiments…

 

"Sentier de Profondeville", Presses Universitaires de Namur. 36 pages, 13 euros.
« Sentier de Profondeville », Presses Universitaires de Namur. 36 pages, 13 euros.

« Lors de la formation des calcaires des Rochers de Frênes, (visibles sur l’illustration en tête d’article), toute la région se situait dans l’hémisphère sud et était submergée par une mer peu profonde et chaude », précise le guide rédigé par plusieurs scientifiques des Universités de Namur et de Liège (Gembloux Agro-Biotech), sous la direction du Pr Vincent Hallet (UNamur). « Il y a 380 millions d’années, la configuration des continents était bien différente. La « Belgique » se situait alors à une latitude de 25 à 30 degrés Sud et bénéficiait d’un climat tropical ».

 

Le point de vue de  Sibérie

 

La balade est instructive, l’itinéraire accessible, la découverte enrichissante. Oui, la géologie est une science vivante et captivante!  A ce propos, la Province de Namur dispose d’un patrimoine géologique exceptionnel. Comment ses paysages ont-ils évolué ? Comment les interpréter ? A partir d’observations simples! Les roches qui les composent livrent en outre une multitude d’informations sur l’évolution du climat au cours des temps géologiques et sur les conditions paléo-environnementales qui prévalaient à différents moments de son Histoire.

 

Le sentier de Profondeville décortique cette évolution. Le point de vue sur les rochers de Frênes est splendide. Sur la gauche, il s’ouvre sur le synclinal gréseux de Walgrappe et sa carrière. Du point de vue de Sibérie, on découvre plus loin, en aval, une autre carrière, celle de Tailfer et de son calcaire.

 

Extrait du "Sentier géologique de Profondeville". Point de vue de Sibérie, explication sur la formation du méandre abandonné de la Meuse.
Extrait du « Sentier géologique de Profondeville ». Point de vue de Sibérie, explication sur la formation du méandre abandonné de la Meuse.

 

Les explications des différents circuits sont adaptées pour un public scientifiquement curieux mais non initié à la géologie-pédologie. C’est le fil conducteur de l’ensemble des guides relatifs aux « Sentiers géologiques, pédologiques et écologiques en province de Namur ».

 

Ces itinéraires permettent aujourd’hui de découvrir, outre la région de Profondeville, celles de Han-sur-Lesse, Freyr et tout récemment celle de l’Orneau. Chacun d’entre eux, partant d’un site remarquable, illustre une étape spécifique de l’évolution de notre continent. Ces carnets de route, disponibles aux PUN, sont publiés avec le soutien de la Fondation Gouverneur René Close.

 
 

Les rochers de Frênes ont 380 millions d’années

 

Les Rochers de Frênes se présentent comme une imposante barre rocheuse de 80 mètres de haut. Ils sont constitués de calcaire. Le guide détaille leur origine.

 

« Les roches calcaires se forment au fond des mers peu profondes, par accumulation de matériaux carbonatés issus de coquillages, de coraux, de microalgues et autres organismes sécrétant du carbonate ».

 

Grâce à l’étude des fossiles qui constituent ces roches, les géologues peuvent définir comment ces calcaires se sont formés. Les calcaires d’Aisemont formaient une barrière récifale. Ceux de Lustin, se sont formés juste derrière elle, dans le lagon tropical de l’époque.

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