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A Rome, l’Academia Belgica change de peau

1 février 2021
par Christian Du Brulle
Temps de lecture : 4 minutes

La fin du mois de janvier a été marquée par une certaine actualité scientifique, culturelle et « historique »… qui est passée quasi inaperçue. Après 90 années d’existence, la Fondation nationale Princesse Marie-José a été dissoute. Mauvaise nouvelle pour les historiens de l’art belges qui disposaient, grâce à elle, d’un ancrage solide à Rome? Pas vraiment.

La Fondation nationale Princesse Marie-José est née en 1930 pour favoriser le séjour de jeunes historiens de l’art belges en Italie. Elle avait été créée dans la foulée du mariage de la princesse Marie-José de Belgique (sœur du roi Léopold III) avec l’héritier du trône d’Italie, le prince Umberto.

« Qu’on se rassure », indique Eric Béka, ancien Secrétaire général de la Politique scientifique belge, « les historiens de l’art restent les bienvenus à Rome. Et plus particulièrement à l’Academia Belgica, qui reprend désormais les missions de la Fondation nationale Princesse Marie-José, mais aussi celles de l’Institut historique belge de Rome ». M. Béka est actuellement le président du Conseil d’administration de l’Academia Belgica.

Trois institutions belges à Rome

À l’époque de la création de la Fondation nationale Princesse Marie-José, une autre institution scientifique et culturelle belge voyait le jour dans la Ville Éternelle: l’Academia Belgica. Avec l’Institut historique belge à Rome, créé pour sa part en 1902, la Fondation nationale Princesse Marie-José et l’Academia Belgica ont formé le fer de lance de la présence scientifique et culturelle belge à Rome. Un trio qui a fusionné fin 2017 au sein de la nouvelle « Academia Belgica », fondation privée belge d’utilité publique.

Celle-ci a repris les missions des trois structures auxquelles elle succède. Elle fait partie de  l’Unione internazionale degli Istituti di Archeologia, Storia e Storia dell’Arte in Roma, un réseau international de trente-huit académies et instituts de recherche, issus de dix-neuf pays, établis dans la capitale italienne. Le bâtiment, inauguré en 1939 dans les jardins de la Villa Borghèse, un havre de verdure et de calme dans la trépidante capitale italienne, est désormais devenu le siège de la nouvelle « Academia Belgica, centre pour l’Histoire, les Arts et les Sciences à Rome ».

Des missions et un beau patrimoine

« La raison sociale de la Fondation nationale Princesse Marie-José était la promotion des intérêts belges en Italie et la consolidation des liens intellectuels entre les deux pays, spécialement par l’encouragement des travaux scientifiques et artistiques », indique Pierre-Yves Kairis, Président désormais honoraire de cette Fondation, et Chef de travaux principal à l’Institut royal du Patrimoine artistique, à Bruxelles.

Ces missions ont été transférées à l’Academia Belgica. Tout comme cela avait déjà été le cas, en décembre 2018, en ce qui concerne l’Institut historique belge de Rome (IHBR) et son patrimoine, suite à une décision du Conseil des ministres du gouvernement fédéral belge. Depuis 1902, l’IHBR se consacrait à l’étude de l’histoire de l’Italie et de Rome, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, en lien avec nos régions, en particulier dans une perspective européenne.

Lieu d’hébergement, de rencontres, de colloques, d’expositions…

Que fait-on désormais à l’Academia Belgica? « L’année 2020 a été bousculée », concède Eric Béka. « Auparavant, les lieux accueillaient des expositions, des concerts, des colloques, des séminaires, etc. Ainsi que de nombreux chercheurs et artistes venus parfaire ou mener leurs études à Rome ». Le bâtiment Art déco héberge annuellement une centaine de personnes, issues pour la plupart de nos universités.

Chaque année, deux artistes en résidence séjournent pendant cinq mois à l’Academia Belgica, grâce à des bourses, notamment celle de Wallonie-Bruxelles International (WBI). Des chercheurs universitaires, avec ou sans bourses allouées par exemple, par le FNRS  et son alter ego flamand, le FWO, y sont également hébergés et profitent notamment de son impressionnante bibliothèque.

« Depuis la fusion de 2018, nous disposons d’un conseil scientifique composé de représentants de toutes nos universités », indique Eric Béka. Ce conseil scientifique est actuellement présidé par l’Archiviste général du Royaume, le Dr Karel Velle. « Quant à notre conseil d’administration, il comprend, outre les deux ambassadeurs belges à Rome (en Italie et auprès du Vatican), et divers représentants de l’Etat et des entités fédérées, les anciens présidents de la Fondation nationale Princesse Marie-José et de l’Institut historique belge de Rome, de même que la Secrétaire générale du FNRS, la Pre Véronique Halloin et le Secrétaire général du FWO, le Pr Hans Willems. »

 

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