Les yeux et les oreilles de Daily Science (33)

1 mars 2015
Durée de lecture : 6 min

Quel avenir pour la recherche scientifique en Belgique, des champignons au café à Louvain-la-Neuve, une technologie spatiale belge développée à Nivelles dans le métro parisien, l’IRM dans votre poche, le Conseil numérique wallon est en piste.

 

Chaque semaine, à la rédaction de Daily Science, nous repérons sur le web diverses informations susceptibles d’intéresser (ou de surprendre) nos lecteurs. Nous les relayons ici sous forme de brèves dotées d’hyperliens. Découvrez notre dernière sélection.

 
 

Quel avenir pour la recherche scientifique en Belgique ?

 
L’accord de gouvernement d’octobre 2014 prévoit la suppression du SPP Politique scientifique fédérale « BELSPO » (600 millions de budget annuel, qui financent, notamment, de nombreux programmes de recherche dans tout le pays). Dans le même texte, les partis au pouvoir indiquent que « Le gouvernement (fédéral) estime primordial de continuer à financer la recherche fondamentale dans notre pays ».

 

Par ailleurs, les Régions et les Communautés sont également très actives en ce qui concerne la recherche. Cette mosaïque de compétences, ce morcellement est pointé par la Communauté internationale comme une des faiblesses du système de recherche et d’innovation en Belgique.

 

Pour faire le point sur la question, Christine Defraigne, la Présidente du Sénat, organise le mardi 3 mars un vaste colloque sur l’avenir de la Recherche dans le pays. Le programme est riche. Après la vision européenne et sa stratégie « Horizon 2020 », la parole sera à divers experts étrangers. Les analyses des acteurs belges de la Recherche éclaireront ensuite les débats avant que la parole ne soit donnée aux industriels. Les ministres de la Recherche en Belgique apporteront leur point de vue, de même que des représentants du monde académique. Le Baron François Englert, Prix Nobel de Physique 2013, clôturera la séance.

 

On notera que tous les acteurs de la Recherche dans le pays ont été conviés à ce colloque qui s’annonce passionnant et hautement stratégique. Un des enjeux de cette rencontre porte sur la confiance des chercheurs dans le système belge de financement de la recherche. Si l’incertitude dans laquelle ils baignent actuellement ne devait pas être levée, ils risquent fort d’aller exercer leurs talents sous des cieux plus cléments.

 

Champignons au café

 
Produire des champignons sur un substrat provenant en droite ligne des percolateurs et autres cafetières à expresso du Brabant Wallon n’est pas aussi saugrenu qu’il y paraît au premier coup d’oeil.

 

Des chercheurs de l’UCL et des citoyens néo-louvanistes travaillent à la mise en place d’une telle filière locale. La phase d’optimisation de la production de champignons se met en place à Corroy le Grand, au Centre Alphonse de Marbaix, la plateforme de l’UCL dédiée à la recherche agronomique.

 

Plusieurs projets similaires de production de champignons à partir de marc de café existent déjà dans le monde  (Pays-Bas, France, Allemagne, Canada, USA) et même en Belgique. L’originalité du projet UCL réside dans l’ajustement des paramètres de culture, visant à obtenir des produits de qualité nutritionnelle différenciée, de même que dans la valorisation ultérieure des résidus résultant de cette production.

 

Valorisation de déchets, création possible d’emplois, réinsertion sociale, production de nouvelles ressources: avec ce projet « ChampiNeuve », la Faculté des bioingénieurs « AGRO Louvain » innove dans le domaine de la recherche en relation avec l’environnement et le développement durable.

 

Le métro parisien rafraîchit par une technologie spatiale belge

 

Depuis peu, les 213 millions de passagers qui empruntent chaque année la ligne 1 du métro parisien sont rafraîchis grâce à une technologie spatiale belge. Ce sont en réalité les circuits électriques des rames qui bénéficient de la technologie des caloducs fabriqués par Euro Heat Pipes (EHP), à Nivelles.

 

EHP, une ancienne spin-off de l’ULB, produit des système de refroidissement pour satellites. La technologie développée pour l’espace vient donc de trouver une nouvelle vie sur Terre. Elle pourrait migrer vers d’autres métros, comme à New York par exemple ou dans les trains à grande vitesse.

 

L’idée d’utiliser la technologie des caloducs pour remplacer les ventilateurs mécaniques des rames de métro a vu le jour grâce à des études de faisabilité financées par le Programme de transfert de technologies de l’ESA en collaboration avec BELSPO, la politique scientifique fédérale belge.
Ces études de faisabilité ont étudié le refroidissement d’une multitude de choses ici sur Terre, des puces informatiques aux centres de données ou aux équipements des avions, et même des porcheries.

 

L’IRM dans votre poche

 

L’Institut royal météorologique (IRM) vient de rendre publique son application météo pour les appareils iOS et Android. Elle donne accès aux prévisions météorologiques et aux observations, parfois à très court terme. C’est le cas des prévisions de précipitations à 10 minutes, rendues possibles grâce aux images radar. Plus classiquement, la nouvelle « app », propose aussi des prévisions plus générales, quotidiennes, à 48 heures ainsi que des tendances à 14 jours. Et ce, où que l’utilisateur se trouve!

 

Le Conseil du numérique wallon est en piste

 

Le « Conseil du numérique », mis en place par le Ministre de l’Economie, de l’Innovation et du Numérique, Jean-Claude Marcourt, dans le cadre de son Plan numérique pour la Wallonie, s’est réuni pour la première fois ce vendredi 27 février à Namur.

 

Ce Conseil indépendant a pour mission de structurer la réflexion sur la stratégie du numérique. L’objectif est d’accélérer la transition numérique du territoire afin d’ériger la Wallonie en « Digital Valley » dans les années à venir, indique-t-on du côté du cabinet du Ministre.

 

Le Conseil du numérique est présidé par Pierre Rion, (société EVS) et est composé de 18 membres issus des secteurs de l’ICT, des médias, de la santé, de la recherche, du monde universitaire ainsi que de jeunes sociétés.

 

Voici ce que son président, Pierre Rion, en dit.

 

« Le Conseil du numérique a approuvé la démarche participative bottom-up et fait sien les 4 axes proposés » (par le ministre, soit formation professionnelle, économie du numérique, économie par le numérique et administration, santé et territoires numériques », ndlr). « J’ai challengé l’équipe projet pour une participation plus importante des « digital natives ». La volonté est également de limiter le temps alloué aux constats afin de se concentrer sur des mesures impactantes pour le citoyen et la création de valeur ajoutée au niveau local. Je souhaite que le Conseil fédère les acteurs numériques du territoire, non seulement les entreprises mais aussi les citoyens, tout en développant une vision prospective. Le changement des mentalités et une adhésion au numérique de 7 à 77 ans sont également des défis primordiaux que le Conseil entend relever. »

 

Le président est un peu moins jargonnant dans le « Trends » du 26 février dernier.

 

 

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