Cette année, le Collège Belgique investira à six reprises la salle des Congrès du Palais des Beaux-Arts de Charleroi. « La Fée Ignorante », une fresque monumentale de René Magritte qui surplombe le vaste espace habitué aux représentations artistiques, va se transformer en femme savante.
Cette initiative réjouit Pierre Bolle, le directeur du Palais. « Au-delà de la démocratisation de l’accès à la culture scientifique (ces cours-conférences sont gratuits), l’arrivée du Collège Belgique en nos murs va permettre un croisement des publics du PBA », assure-t-il. « Et cela, au vu de la qualité des intervenants, sans faire de l’ombre à d’autres cycles de conférences organisés à Charleroi ».
Sous le parrainage du Collège de France
Le Collège Belgique est une initiative de l’Académie Royale de Belgique mise en œuvre avec la collaboration avec l’Académie royale de Médecine et l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises. Il s’agit d’un cycle de conférences destinées au grand public, aux doctorants, aux scientifiques, à toute personne intéressée par les sciences.
L’initiative en est à sa septième édition. Elle s’inspire du modèle de leçons publiques dispensées par le Collège de France. Le Collège Belgique bénéficie d’ailleurs du parrainage du Collège de France. Cette année encore, il accueillera plusieurs de ses orateurs pour des leçons à Bruxelles et à Namur.
Bruxelles, Namur, Liège et désormais Charleroi
Une première, cette décentralisation du « Collège Belgique » ? « Certainement pas », souligne Hervé Hasquin, Secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Belgique. « Lorsque nous avons mis le Collège Belgique sur rails, nous avions d’emblée décidé que les cours-conférences qu’il allait dispenser ne devaient pas se limiter au seul Palais des Académies, à Bruxelles ».
« Des cours ont ainsi été organisés à Namur. Ensuite, Liège a également bénéficié de la venue du Collège Belgique. Il nous est apparu indispensable d’intégrer Charleroi, la principale agglomération de Wallonie, à notre calendrier ».
Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi et… Académicien depuis peu, applaudit. « De plus en plus d’institutions de niveau universitaire s’établissent à Charleroi », rappelle-t-il, en faisant notamment allusion à l’Université Ouverte ou encore l’Aéropôle de Gosselies, où on retrouve notamment l’IMI, l’Institut d’immunologie médicale. Son souhait: voir le programme s’étoffer rapidement.
En mars, la leçon inaugurale du Collège Belgique à Charleroi sera donnée par le Secrétaire perpétuel de l’Académie royale en personne. La dernière leçon de l’année sera, elle, assurée par un autre Carolo, Paul Magnette. Les deux hommes évoqueront d’une part l’avenir du pays et d’autre part, l’évolution de la ville au XXIe siècle. Quatre autres orateurs viendront compléter le tableau.
Les leçons sont données à chaque fois un jeudi, de 17 à 19 heures. « Nous avons choisi le jeudi pour que ces leçons ne doublonnent pas avec les cours donnés à Namur », indique encore Hervé Hasquin.
Le Collège Belgique est une affaire qui marche. L’an dernier, quelque 9.000 personnes sont venues assister à l’une ou l’autre de ses 140 leçons publiques. Des leçons qui cette année encore exploreront des domaines de recherches se situant à la limite des connaissances et qui font la part belle à l’interdisciplinarité. A noter encore : la nouvelle saison du Collège Belgique démarre à Bruxelles, dès ce 14 janvier.