Les premiers guides belges de grande randonnée tombent dans le domaine public

8 novembre 2022
par Daily Science
Durée de lecture : 4 min

Vos balades d’automne viennent de trouver un allié de choix. En effet, les guides touristiques de Maurice Cosyn, le précurseur des sentiers de grande randonnée (GR) en Belgique, sont désormais tombés dans le domaine public.

Chaque année, en date du 1er janvier, les droits d’auteur s’appliquant à des milliers d’œuvres expirent et entrent dans le domaine public. Dès lors, ces œuvres peuvent être (ré)utilisées sans la moindre restriction. En Belgique, la durée du droit d’auteur est de 70 ans (après la mort de son auteur). En 2022, ce sont donc des œuvres d’auteurs décédés en 1951 qui entrent dans le domaine public. Parmi celles-ci, celles de Maurice Cosyn.

Ses ouvrages font partie de la sélection d’œuvres opérée par l’équipe de numérisation de la bibliothèque scientifique nationale (KBR), afin de les rendre accessibles sur Wikimédia ou Wikidata.

Outre les guides touristiques édités par Maurice Cosyn, la sélection 2022 comprend des écrits d’Henry Soumagne ou Henri Carton de Wiart. Mais aussi des dessins et des estampes de Constant Eugène De Busschere, Albert van Dyck ou Richard Baseleer – peintre qui glorifia notamment l’Escaut –.

Les sentiers ardennais, précurseurs des GR

Dans la première moitié du XXe siècle, Maurice Cosyn publie 54 guides touristiques. Cela représente plus de 5.900 pages dédiées aux curiosités touristiques des Ardennes. Répartis sur plusieurs zones du territoire ardennais, ces guides donnent un bel aperçu de la région et sont désormais entrés dans le domaine public.

Maurice Cosyn est l’initiateur du réseau national des sentiers de randonnée. Lorsqu’il dirige le Touring Club de Belgique, il est l’instigateur de plusieurs chemins de randonnée qui existent toujours aujourd’hui.

Bien après sa mort, certains tronçons vont porter les célèbres balises rouge et blanc des sentiers de Grande Randonnée. A noter cependant que « les premières balises blanc et rouge du GR 5 sont apposées en Belgique en 1959 à l’initiative de Lucien Cailloux qui crée le Comité Ardennais des Sentiers de Grande Randonnée, devenu le Comité national belge des Sentiers de Grande Randonnée et enfin, en 1969, l’asbl Les Sentiers de Grande Randonnée existant toujours aujourd’hui. Si Maurice Cosyn est bien un précurseur des sentiers de randonnée, il n’a toutefois jamais connu les GR balisés blanc et rouge », précise Daniel Bernard, secrétaire de l’asbl Les Sentiers de Grande Randonnée.

Des balises numériques

L’accès dorénavant libre aux guides Cosyn crée de nombreuses opportunités.  L’équipe de numérisation a ainsi pu travailler avec les données des guides Cosyn, expérimentant notamment les outils WikiMaps Warper (dans Wikimédia) et Webappbuilder (dans ArcgisOnline). « L’objectif est de vérifier si ces applications sont intéressantes pour fournir un accès numérique aux données de notre collection de cartes et de plans historiques », explique-t-on à la bibliothèque scientifique nationale.

« Notre collègue Piet Janssen s’est penché sur les données visuelles des cartes présentes dans le guide consacré à la vallée de la Semois. En guise de test, il a « géoréférencé » 3 cartes de sentiers pédestres dans le Webappbuilder afin de pouvoir suivre la randonnée sur une carte contemporaine. Le géoréférencement permet de superposer, de manière virtuelle, une carte ancienne sur une carte moderne afin de les comparer et de les analyser plus aisément. »

« Le Webappbuilder présente ici une partie du sentier Grande Randonnée longeant la Semois en 1935. En cliquant sur une carte Cosyn, vous arrivez dans la version numérique du guide. Le sentier GR16 actuel y a été superposé. »

« Comme carte de fond, j’ai choisi une carte basique géoréférencée provenant de Cartesius, « Topomaps Belgium ». Sur le côté gauche de l’app, il vous est possible de sélectionner les couches ou d’utiliser une loupe. Il s’agit évidemment d’un test à une échelle très modeste et l’application n’est pas encore « parfaite » mais ces outils sont très prometteurs pour rendre, d’une autre manière, accessibles ces cartes au public », conclut Piet Janssen.

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