Partager les connaissances produites au cœur de nos universités et encourager un dialogue entre les sciences et la société pour toujours mieux armer nos concitoyen·nes dans la compréhension du monde qui les entoure… Plus qu’un vœu pieux, cette mission est au cœur de l’engagement du réseau Sciences.be, qui s’est donné pour ambition de faire vivre ce dialogue essentiel entre les chercheur·es et la société, et de permettre à chacun·e de mieux comprendre et appréhender les enjeux complexes de notre époque.
Depuis 2001, le réseau interuniversitaire Sciences.be réunit les cinq acteurs majeurs de la diffusion de la culture scientifique, technique et industrielle au sein des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles : UCLouvain, ULB, ULiège, UMONS et UNamur. Chaque cellule du réseau, implantée au cœur de son écosystème universitaire, se situe à la croisée des mondes académiques, scolaires, culturels, médiatiques et socio-économiques.
Depuis près de 25 ans, ces cellules travaillent en synergie, au sein d’un réseau solide, et ont su, au fil du temps, tisser de nombreux partenariats fructueux avec les autres acteurs du domaine. On ne compte donc plus le nombre d’événements, du plus simple au plus sophistiqué, qui ont pu être organisés, que ce soit de manière très locale ou de façon plus concertée à l’échelle de l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
L’importance de la circulation des savoirs
Les modèles de diffusion de la culture scientifique varient selon l’approche adoptée pour partager les savoirs avec différents publics et sont mobilisés en fonction des circonstances.
Le modèle « du déficit » considère que les citoyen·nes manquent de connaissances, et que les expert·es doivent transmettre l’information de manière descendante. Le modèle participatif, quant à lui, encourage l’implication active des citoyen·nes dans la production des savoirs. Le modèle critique met l’accent sur les débats autour des enjeux scientifiques, tandis que le modèle éducatif (en ce compris les activités expérimentales) repose sur l’enseignement dès l’école. Enfin, les modèles culturel et social intègrent la science dans la culture et les problématiques sociétales.
Au-delà des modèles, il est essentiel de reconnaître l’importance de la circulation des savoirs dans une société démocratique. Chaque individu possède des savoirs et des expériences propres, souvent façonnés par son environnement, ses perceptions et ses croyances. Ces connaissances, bien qu’elles puissent parfois être erronées ou incomplètes, sont précieuses, car elles forment la base sur laquelle chacun·e construit sa compréhension du monde.
Dans ce contexte, il devient nécessaire de rompre avec une vision descendante de la communication des savoirs, où l’information serait simplement transmise d’un·e expert·e “sachant·e” vers un·e citoyen·ne passif·ve. Ce modèle vertical à sens unique crée des blocages, en particulier lorsqu’il ignore les questionnements, les savoirs locaux ou les expériences vécues par les individus.
Au lieu de cela, il est préférable de favoriser des échanges horizontaux, où les connaissances circulent librement entre les individus. Les savoirs informels ou locaux peuvent parfois enrichir la réflexion collective et apporter de nouvelles perspectives sur les enjeux scientifiques.
Une approche plus démocratique de la science
Une approche plus horizontale de la circulation des savoirs ne signifie pas que l’expertise scientifique n’a plus sa place. Au contraire, les expert·es jouent un rôle crucial dans la clarification, la validation et l’approfondissement des informations. Cependant, leur rôle ne doit pas se limiter à transmettre des vérités établies, mais aussi à accompagner les citoyen·nes dans leur compréhension et à dialoguer avec elles et eux.
Ce dialogue est particulièrement important dans des domaines où les individus doivent s’approprier des sujets complexes, comme la transition écologique, la santé publique ou l’innovation technologique. Il est essentiel de ne pas se contenter d’une diffusion unidirectionnelle d’informations, mais d’engager une réflexion collective sur les solutions à adopter, en tenant compte des réalités locales et des expériences vécues.
L’émancipation par les sciences
La culture scientifique, technique et industrielle est un important levier d’émancipation. Elle permet aux individus de comprendre le monde qui les entoure, de développer une pensée critique et de participer activement aux décisions qui les concernent. En fournissant des outils pour questionner le monde et pour distinguer le vraisemblable du faux, les sciences libèrent les citoyen·nes des croyances infondées et des manipulations.
En somme, la circulation des savoirs, dans un modèle plus ouvert et participatif, est essentielle pour renforcer le lien entre la science et la société. Elle permet à chacun.e de s’impliquer dans la production et la diffusion des connaissances, tout en favorisant un dialogue constructif entre les expert·es et les citoyen·nes. Ce modèle démocratique de la culture scientifique est indispensable pour relever les défis contemporains et garantir une société plus juste et éclairée.
Partager les savoirs : faire société
Depuis près de 25 ans, le réseau Sciences.be interroge et analyse ses pratiques pour proposer une approche riche et diversifiée de la relation entre science et société. La médiation et le partage des savoirs scientifiques dans la diversité des dispositifs mis en place ainsi que des contenus partagés par les membres du réseau Sciences.be ont pour vocation de dynamiser, d’enrichir le dialogue entre sciences et société et de favoriser la circulation des connaissances en mettant à disposition de toutes et tous un savoir accessible, qui reste un véritable gage de démocratie.
Depuis toutes ces années, Sciences.be tente donc de répondre à la définition de la médiation : se tenir au milieu et prendre soin. Prendre soin de celles et ceux que l’on entend pas, de celles et ceux que l’on ne connaît pas, de celles et ceux que l’on ne comprend pas. Plus que jamais, le Réseau tente de faire avec tout le monde, de savoir-faire avec les différences pour fabriquer, via ses médiations scientifiques, un nécessaire commun pour, ensemble, continuer à faire société.
* Le réseau interuniversitaire Sciences.be est dédié à la diffusion de la culture scientifique et technologique en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Il rassemble cinq services issus des Universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles :
• Scienceinfuse, Université catholique de Louvain (UCLouvain)
• Inforsciences, Université libre de Bruxelles (ULB)
• Réjouisciences, Université de Liège (ULiège)
• Mumons, Université de Mons (UMONS)
• Confluent des Savoirs, Université de Namur (UNamur)
Le réseau Sciences.be bénéficie du soutien du Service public de Wallonie.
Note : À l’occasion de son dixième anniversaire, Daily Science donne chaque mois carte blanche à un(e) ou plusieurs spécialistes sur une thématique en lien avec une des journées mondiales proclamées par l’Assemblée générale de l’ONU. Aujourd’hui, la journée mondiale de la science au service de la paix et du développement.