Cancer du foie : des gènes protègent de l’excès d’alcool

13 janvier 2022
par Daily Science
Durée de lecture : 2 min

Le carcinome hépatocellulaire (CHC), cancer du foie le plus fréquent, est la troisième cause de décès par cancer dans le monde. En Belgique et dans de nombreux pays occidentaux, la consommation excessive et chronique d’alcool est le facteur prépondérant à l’origine de cette maladie.

Le risque de développer un cancer du foie est proportionnel à la sévérité des lésions hépatiques induite par l’alcool.Ce constat suggère que des facteurs génétiques sont impliqués dans l’évolution des lésions hépatiques vers un CHC. Comprendre pourquoi certains malades développent un CHC et d’autres non est la question qui a été investiguée par l’équipe du Pr Jacques Devière au sein de l’unité de gastroentérologie médicale de l’hôpital Erasme et du laboratoire de gastroentérologie expérimentale à l’ULB.

Une génétique favorable

En collaboration avec des chercheurs français, le Pr Eric Trépo, gastroentérologue à l’hôpital Erasme et chercheur qualifié du Fonds de la Recherche Scientifique à l’ULB a mené une étude dite d’association pangénomique pour le cancer du foie lié à l’alcool.

Plus précisément, cette étude a permis de comparer le génome de milliers d’individus ayant une consommation excessive et chronique d’alcool et ayant développé ou non un carcinome hépatocellulaire (CHC).

Les chercheurs ont  identifié deux nouveaux gènes, WNT3A-WNT9A, dont certaines variations génétiques sont associées à un risque diminué de développer un CHC.

Ces variations génétiques pourraient influencer la réaction du système immunitaire dans le sens d’un effet protecteur contre le développement d’un CHC.

Tous différents face à la consommation d’alcool

Les chercheurs ont également confirmé que des variations génétiques au niveau d’autres gènes (PNPLA3, TM6SF2, HSD17B13) modulaient le risque de CHC lié à l’alcool.

Ces résultats permettent de mieux comprendre les mécanismes d’interaction entre l’exposition à l’alcool et la diversité génétique des individus conduisant au développement d’un cancer du foie.

Et ouvre des voies de recherche pour identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.

« Bien que des variations génétiques, peuvent protéger du risque de développer un CHC induit par l’alcool, il est important de rappeler que la meilleure prévention contre cette maladie est de limiter sa consommation d’alcool», précisent les chercheurs.

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