Le financement de la R&D en Belgique plafonne à 2,5 % du PIB

13 février 2017
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de mettre à jour sa base de données relative aux efforts de recherche et développement dans les pays membres. Un constat: en 2015, la part du produit intérieur brut consacré en Belgique à sa recherche plafonnait à 2,5 %.

 

C’est certes mieux que le pays en queue de peloton (le Chili, avec un effort de 0,4 % de son PIB) mais assurément moins bien que le champion en la matière: Israël (avec 4,3 % du PIB).

 
En dépenses par citoyen, la Suisse arrive en tête

 
Il faut bien sûr tenir compte des chiffres réels de ce classement. En Belgique, les investissements en R&D s’élevaient à 1126 dollars par personne. Au Chili, cela ne portait que sur 89 dollars… Tandis qu’en Israël, l’effort était de 1556 dollars.

 

Quand on tient compte de ces dépenses ramenées par citoyen, c’est alors la Suisse qui fournit le plus gros effort, avec 1709 dollars ! Les États-Unis (1563 dollars) et la Suède (1561 dollars) dépassant de peu Israël.

 
61 % des dépenses assurées par le secteur privé

 

Qui finance en réalité la recherche? En Belgique, c’est le secteur privé qui remporte la palme avec 61,3 % des dépenses. Le public n’intervenant que pour 24,1 % selon l’OCDE. Le reliquat du financement étant assuré par d’autres sources « nationales » (1,4 %) ou des partenaires extérieurs (13,2 %) au pays.

 

On notera que le pays où les dépenses de R&D sont les plus largement soutenues par le secteur industriel est le Japon (78 % des dépenses !). Il est talonné par la Chine (74 %) et la Corée (74,5 %). 

 

A contrario, le Japon est le pays où les financements étrangers sont les plus faibles (0,4 % du PIB). Alors qu’ils plafonnent en Israël (49,2 %).

 

Comment se situe la Belgique par rapport à la moyenne OCDE? Et par rapport à l’Union européenne? Le graphique ci-dessous en donne une idée. La courbe « belge » est en rouge, la moyenne OCDE en bleu et la moyenne « Union européenne » en violet. 

 

R&D: comparaisons entre les performances de la Belgique (courbe rouge), de l'OCDE (bleu) et de l'Union européenne (violet).
R&D: comparaisons entre les performances de la Belgique (courbe rouge), de l’OCDE (bleu) et de l’Union européenne (violet). Cliquer pour agrandir.

 

On remarquera que la Belgique est au-dessus de ces moyennes en ce qui concerne les financements étrangers (dernier tableau). Et qu’en ce qui concerne les efforts portés par l’industrie, ils sont en hausse depuis 2010. 

 
La place des femmes dans la recherche: la parité n’est pas (encore) la règle

 
L’OCDE livre également des informations sur les chercheurs actifs dans ces différents pays. En Belgique, on dénombre 15,7 chercheurs par mille travailleurs. 48,3 % d’entre eux sont employés dans le privé. On remarquera aussi qu’un chercheur sur trois est une femme (33,4 %) (chiffres 2013).
 

Les chercheurs en Belgique (en rouge) et OCDE (bleu). Cliquer pour agrandir.
Les chercheurs en Belgique (en rouge) et OCDE (bleu). Cliquer pour agrandir.

 

A ce propos, l’OCDE révèle que c’est au Japon que les femmes sont les moins présentes dans la Recherche (15,3 % des effectifs) et qu’elles sont majoritaires en Argentine (52,9 %).Plus près de nous, c’est la Roumanie qui remporte la palme en matière de (quasi) parité : 46 % des chercheurs sont là-bas des chercheuses. Aucune comparaison n’est ici possible avec le Canada ou les États-Unis. Pour ces deux pays, les données sont manquantes.

 

Par rapport à ses voisins immédiats, la Belgique ne s’en sort pas trop mal. En France, la part des chercheuses n’est que de 26,1 %, au Luxembourg 27,3 % et en Allemagne 27,9 %. Par contre au Royaume-Uni, il bondit à 37,4 %.

 

En résumé, au cours de l’année 2015 « l’intensité des dépenses de R&D en pourcentage du Produit Intérieur Brut (PIB) dans la zone OCDE, est restée stable à 2,4% », constate l’Organisation de coopération et de développement économiques.

 

« L’intensité de R&D se maintient à 1.95% dans l’Union européenne, croît de manière marginale aux États-Unis (atteignant 2,79%), décroit légèrement au Japon (3,5%) et continue d’augmenter en Chine, atteignant 2,1%. »

 

« En 2015, les dépenses de R&D dans l’OCDE ont augmenté de 2,3% – en termes réels – sous l’effet de la hausse des dépenses des entreprises (+2,5%), représentant à elles seules 68.8% de la R&D totale ».

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