Eczéma © James Heilman, MD

Découverte d’un lien entre eczéma atopique et d’autres affections allergiques

19 octobre 2023
par Daily Science
Durée de lecture : 3 min

La dermatite atopique, aussi couramment appelée eczéma, est une réaction inflammatoire de la peau et l’une des affections cutanées les plus courantes. Elle touche environ 20 % des enfants et 10 % des adultes. Les symptômes possibles sont des rougeurs, des démangeaisons, une peau qui ressemble à du papier de verre et une desquamation. Les démangeaisons empêchent les patients de dormir et les affectent fortement dans de nombreux aspects de leur vie.

Une étude menée par le groupe de recherche SKIN de l’UZ Brussel et de la VUB révèle l’existence d’un lien étroit entre la présence d’anticorps IgE autoréactifs et l’eczéma atopique associé à des allergies fréquentes : inflammation allergique des voies respiratoires et allergies alimentaires. Cette découverte ouvre la voie à la possibilité d’un traitement précoce.

Un lien avec des maladies allergiques

Elle a été menée en collaboration avec l’Université allemande de Bonn et le Centre suisse Christine Kühne – Center for Allergy Research and Education.
L’équipe internationale de chercheurs a analysé des échantillons de sang de plus de 600 patients souffrant de dermatite atopique afin de détecter la présence d’anticorps IgE autoréactifs dirigés contre la peau humaine.

L’IgE ou immunoglobuline E est une protéine qui peut se former lors de réactions allergiques et à laquelle le système immunitaire réagit, par exemple en développant de l’eczéma ou une inflammation de la muqueuse nasale.

Les chercheurs ont découvert un lien étroit entre l’autoréactivité des IgE chez les patients atteints d’eczéma et les maladies allergiques, notamment le rhume des foins, l’asthme allergique et les allergies alimentaires. « Cela signifie que les patients atteints d’eczéma atopique qui ont ces anticorps sont presque toujours affectés par une ou plusieurs autres allergies », expliquent les chercheurs.

En outre, les patients présentant des auto-anticorps IgE ont montré une forte corrélation avec des facteurs tels que la naissance pendant la saison polliniqueet peu de contact avec les animaux domestiques.

« C’est la première fois qu’une étude d’une telle ampleur est menée sur les phénomènes auto-immuns dans l’eczéma atopique. La présence de ces anticorps pourrait aider à identifier à un stade précoce chez les enfants s’ils sont susceptibles de développer certaines allergies. Cette découverte est importante, car elle ouvre potentiellement la voie à une meilleure prévention et à un traitement précoce de l’eczéma atopique, mais aussi de l’asthme allergique et du rhume des foins », mentionne Pr Jan Gutermuth, chef du service de Dermatologie de l’UZ Brussel.

Approfondir la recherche en vue d’un traitement précoce

Le groupe de recherche travaille actuellement avec les départements d’Obstétrique, de Néonatologie et de Pédiatrie de l’UZ Brussel pour constituer la « cohorte de naissance DIANA » (Development of IgE Autoantibodies in Newborns with Atopic dermatitis).

Il souhaite étudier quand et comment les auto-anticorps IgE se développent chez les enfants et si la présence de ces auto-anticorps peut prédire le développement d’une dermatite atopique, d’une allergie alimentaire, d’une rhinite allergique ou d’un asthme. Ce type de connaissances pourrait ouvrir la voie à une prévention spécifique et à un traitement très précoce pour limiter les symptômes chez les enfants et les adultes atteints.

Les résultats de l’étude ont été présentés récemment, lors du congrès de l’European Academy of Allergy and Clinical Immunology (EAACI) à Hambourg.
Ce travail a notamment été financé par le Vlaams Fonds Wetenschappelijk Onderzoek (Fonds flamand pour la recherche scientifique).

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