La recherche stratégique en Wallonie peut désormais compter sur WEL-T

21 octobre 2022
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

Il y avait déjà WELBIO, institut inter-universitaire wallon de financement de la recherche stratégique en sciences de la vie. Place désormais à WEL-T (Walloon Excellence in Technology), son équivalent en ce qui concerne les sciences de l’ingénieur, de la chimie et de la physique.

« Le Gouvernement wallon a, en effet, décidé de soutenir la recherche stratégique via ce nouvel outil visant à favoriser l’émergence de technologies de rupture pour des applications industrielles. Et ce, dans un but de faciliter la transition durable. Il s’agit d’un projet du Plan de Relance de la Wallonie », annonçait hier le ministre wallon Willy Borsus, en charge de la recherche, par voie de communiqué.

Concrètement, WELBIO et WEL-T deviennent deux départements d’un nouvel institut wallon: le WEL Research Institute. WEL étant l’acronyme de « Walloon Excellence ».

Premier appel à projets avant la fin de l’année

WEL-T est doté d’un budget confortable : 9,75 millions d’euros par an. « Le premier appel à projets va être lancé d’ici la fin de l’année », indique la Dre Vinciane Gaussin, directrice de WELBIO et désormais à la tête du WEL Research Institute. « Et comme pour WELBIO, les appels seront gérés par le Fonds de la Recherche Scientifique (F.R.S – FNRS) selon des modalités similaires. »

« WEL-T a pu voir le jour grâce aux impulsions données par les universités », précise encore la Dre Gaussin. « Mais aussi grâce à celles du gouvernement wallon dans le cadre du Plan de Relance. Et ce, avec une vision sur le long terme: investir dans les cerveaux et dans la recherche fondamentale pour alimenter le pipeline de l’innovation. »

Les deux départements « WEL » du nouveau « Research Institute » financent des programmes de recherches fondamentales de pointe, dont les résultats sont susceptibles d’être valorisés. Les projets viennent de la base (stratégie bottom – up) : c’est-à-dire les chercheurs eux-mêmes. Les financements portent sur quatre ans. Seuls les chercheurs actifs au sein des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles peuvent espérer bénéficier de ces financements.

Rentrée des chercheurs

Voici une semaine, les chercheurs WELBIO (« « Walloon Excellence in Lifesciences & Biotechnology ») faisaient leur rentrée à Namur. WELBIO dispose, pour sa part, d’un budget de 15 millions d’euros par an depuis 2021. Un doublement de ses moyens qui a permis de passer du financement de projets ponctuels au financement d’équipes de recherche portées par des chercheurs d’excellence. De quoi jeter les bases d’un soutien sur le long terme.

« L’objectif est d’assurer une stabilité dans le temps aux équipes de recherche de façon à les ancrer dans une dynamique de recherche d’excellence (plutôt que de recherche de financements) au profit d’une valorisation optimisée de leurs résultats », dit-on au cabinet du ministre Borsus.

Mais, en réalité, ce programme de recherche fondamentale en sciences de la vie a déjà permis de soutenir depuis sa création, voici une dizaine d’années, quelque 88 équipes de chercheurs, et ce pour un total de 112 millions d’euros.

Les innovations des projets WELBIO portent sur cinq domaines principaux: oncologie (40% des programmes), immunologie et inflammation, maladie cardiométabolique, neurosciences, microbiologie et maladies infectieuses.

Saisir les opportunités de valorisation

Les résultats de ces dix années de recherches? Plutôt positifs. WELBIO a donné lieu à 630 publications scientifiques et 17 bourses européennes ERC. Il a aussi débouché sur une trentaine de demandes de brevets et la naissance de 5 spin-offs et de onze collaborations industrielles. Une licence a également été accordée.

« Toute opportunité de valorisation qui n’est pas saisie est une erreur, une occasion manquée », estime la Pre Anne-Sophie Nyssens, présidente du FNRS et rectrice de l’ULiège.

« WELBIO inscrit les différents stades de la recherche dans un continuum, jusqu’à la valorisation », se réjouit-elle. « Avec ce programme, nos universités montrent ce qu’elles font de mieux en sciences de la vie. Il reste à favoriser aussi la transdisciplinarité dans ce domaine. Ce sera un de mes défis tout au long de mon mandat de présidente du FNRS », conclut-elle.

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