Soigner les cancers du poumon inopérables

21 décembre 2023
par Daily Science
Durée de lecture : 2 min

C’est via la technique d’ablation endoscopique par micro-ondes que quatre lésions cancéreuses chez trois patients ont été ôtées à l’Hôpital Erasme. Une première en Belgique, qui constitue une option thérapeutique supplémentaire pour soigner des patients à priori inopérables.

« Cela complète notre arsenal pour le diagnostic du nodule pulmonaire résultant des campagnes de dépistages. La technique de navigation endoscopique est déjà utilisée en routine à l’Hôpital Erasme qui a développé une expertise importante dans ce domaine » complète le Pr Dimitri Leduc, Chef du Département Médico-Chirurgical de Pathologie Thoracique.

Peu invasif

Cette méthode peu invasive est proposée aux patients ne pouvant pas bénéficier d’une chirurgie en raison de leur âge, d’une mauvaise fonction respiratoire ou de comorbidités. Elle se positionne ainsi comme une alternative innovante à la radiothérapie et la radiologie interventionnelle.

« Par rapport à la radiothérapie, cette nouvelle technique a l’avantage de pouvoir réaliser dans le même temps opératoire des biopsies, d’être répétée au besoin, et de circonscrire davantage la zone à traiter. Par rapport aux techniques de radiologie interventionnelle, elle permet de passer par les voies naturelles et d’éviter ainsi un risque élevé de pneumothorax » souligne le Pr Benjamin Bondue, pneumologue et directeur de Clinique.

La cautérisation par navigation endoscopique

Concrètement, le nodule est brûlé grâce à un cathéter acheminé par les voies naturelles via une endoscopie. La plus grande partie de l’intervention consiste à placer adéquatement le cathéter à travers le nodule grâce à une navigation précise et l’utilisation d’une sorte de scanner (CBCT) pendant l’intervention.

Plusieurs allers-retours pour contrôler les images prises par le scanner sont nécessaires pour trouver le bon emplacement du cathéter d’ablation. Quand ce dernier est bien en place, l’ablation commence et ne prend pas plus de 10 minutes. L’objectif est de brûler l’entièreté de la tumeur tout en épargnant au maximum les tissus sains.

Après l’intervention, le patient se réveille sans drain ni antidouleur. Il reste hospitalisé en surveillance pendant quelques jours et un contrôle du scanner est réalisé le lendemain de l’intervention.

« Ce nouveau traitement représente une réelle avancée qui permet de coupler une prise en charge diagnostique et thérapeutique du cancer du poumon. Il s’agit d’une nouvelle arme dont nous disposons dans notre arsenal contre le cancer du poumon pour les patients inopérables à l’Institut Jules Bordet et à l’Hôpital Erasme au sein de l’Hôpital Universitaire de Bruxelles », concluent les chercheurs.

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