Opération en direct © Christian Du Brulle

La chirurgie en images et en direct

23 mars 2021
par Christian Du Brulle
Temps de lecture : 4 minutes

Remplacer une valve aortique, fermer un foramen ovale perméable dans le cœur d’un patient adulte, réaliser un pontage coronarien: la chirurgie cardiaque tient le haut du pavé cette semaine au 14e Festival Imagésanté, qui vient de débuter à Liège. Ici, il n’est pas question de séries télévisées. Sur la table d’opération, des patients bien réels, pas des acteurs. Et il en va de même du personnel médical qui les entoure.

« Le foramen ovale se situe dans la membrane inter-auriculaire (entre les deux atriums, ou oreillettes comme on disait jadis) », indique le cardiologue Patrizio Lancellotti. « Cette ouverture se referme après la naissance. Mais chez certaines personnes, ce n’est pas le cas. On parle alors de la présence d’un foramen ovale perméable. Ce problème peut être à la base d’accidents vasculaires cérébraux. Avec le patient que nous opérons aujourd’hui, nous allons refermer cette ouverture avec une prothèse. » Les images des caméras médicales sont retransmises à l’écran. La valse des instruments du chirurgien cardiaque également. Le spécialiste détaille ses gestes, la procédure suivie.

Des films, des salles d’opération et des émissions thématiques

Cette intervention, comme toutes les autres programmées cette semaine, sont à suivre en direct depuis les divers blocs opératoires du CHU de Liège. Des interventions de chirurgie de la main, en urologie ou encore en ophtalmologie, en chirurgie abdominale et en gynécologie sont également à l’affiche, en direct et sans filtre. Les spectateurs ont même la possibilité… de poser des questions aux médecins en plein travail. L’exercice est didactique et édifiant.

« Les opérations en direct constituent un des temps forts de ce festival », concède le Pr Philippe Kolh, président du festival et professeur à la faculté de médecine de l’ULiège. « Mais ce dernier repose aussi sur la projection de films (Imagésanté est à la base un festival cinématographique) suivis d’un débat, et les émissions dédiées à la santé. »

Celles-ci mettent les points sur les « i », font le tour de certaines questions allant de la santé mentale à l’économie, par exemple. Une session programmée vendredi après-midi traitera ainsi des dispositifs médicaux. Baptisée « MedTech jungle », elle mobilisera divers acteurs wallons intéressés par cette thématique, dont le ministre Willy Borsus, en charge notamment de l’Economie, de la Recherche, de l’Innovation et du Numérique.

Le secteur est important pour la Région. Le pôle de compétitivité wallon en génie mécanique Mecatech participera à cette émission, de même qu’Agoria Wallonie.

Numérique et santé mentale

Avant cela, mercredi à 10 heures, c’est de santé mentale qu’il sera question. Avec une question centrale : l’impact de la numérisation de notre société sur celle-ci.

« Le numérique œuvre à nous unir, mais il crée également une distance », précise-t-on chez Imagésanté. « Notre récente paralysie collective a suffi pour confirmer son importance et ses enjeux. Elle en a aussi révélé toute l’ambiguïté et l’a peut-être bien accentuée . » Psychologues, infirmiers, entrepreneurs apporteront leur éclairage sur ces diverses facettes de la numérisation à marche forcée de ces derniers mois. Avec deux clés de lecture:  un état de notre santé mentale après un an de confinement et le potentiel de réduction de l’anxiété grâce aux nouvelles technologies.

Plus ludique est la diffusion de courts-métrages. C’est la nouveauté de cette édition. Une trentaine de ces petits films allant de quelques poignées de secondes à une demi-heure, et proposant autant des documentaires que des animations ou des fictions, sur des thèmes de santé, sont diffusés sur la chaîne des « opérations en direct », entre deux rounds d’interventions chirurgicales. C’est un peu la récréation de la journée.

Toute la programmation est accessible en ligne cette année, mesures sanitaires obligent.
Lors de sa précédente édition, le Festival Imagésanté avait rassemblé en 5 jours quelque 120.000 internautes, mais aussi 10.000 festivaliers « en présentiel »,  une terminologie qui n’était pas encore vraiment à la mode à l’époque.

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