Raphaël Liégeois et Sophie Adenot, astronautes belge et française, se rendront à bord de l'ISS en 2026 © ESA

Cap sur la Station spatiale internationale en 2026 pour Raphaël Liégeois

23 mai 2024
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

Le nouvel astronaute belge de l’ESA, Raphaël Liégeois, se rendra sur la Station spatiale internationale (ISS) à l’automne 2026. Il vient d’être assigné à une première mission en orbite, tout comme l’astronaute française Sophie Adenot, également recrutée par l’ESA en 2022. Elle sera la première à aller sur l’ISS en 2026 pour une mission de plusieurs mois. Raphaël Liégeois la suivra pour la seconde partie de l’année. À la jonction de ces deux missions, ils travailleront pendant quelques jours ensemble à bord de la Station.

« Je suis très heureux. J’ai appris la nouvelle récemment, et c’est évidemment une grande nouvelle, une étape importante dans la carrière d’un astronaute. Cela arrive un peu plus tôt que ce à quoi je m’attendais. Je suis très impatient de vivre cette nouvelle aventure », s’exclame Raphaël Liégeois.

Une étape vers Artemis et la Lune pour l’Europe

Moins d’un mois après la fin de la première année de formation de base de ses nouveaux astronautes, le Directeur général de l’ESA, Josef Aschbacher, vient de confirmer à Bruxelles l’affectation de Raphaël Liégeois et de Sophie Adenot à cette mission, en marge d’un Conseil de l’espace réunissant l’ESA et l’Union européenne. Un Conseil qui marque le vingtième anniversaire du rapprochement de l’ESA et de l’Union européenne.

« L’affectation de Sophie et de Raphaël à leur première mission à bord de la Station spatiale internationale marque une étape importante pour l’ESA et sa dernière promotion d’astronautes », précise Josef Aschbacher. « C’est une étape cruciale pour préserver notre savoir-faire européen, et ainsi garantir la participation de l’Europe aux programmes en cours, tel qu’Artemis (vers la Lune), ou aux futurs projets impliquant des vols spatiaux habités et de l’exploration humaine. »

Formation spécialisée aux États-Unis

Les deux astronautes désignés pour une mission à bord de l’ISS en 2026 sont actuellement à Houston (États-Unis) pour approfondir les connaissances acquises au cours de leur formation de base, tout juste clôturée.

Les astronautes européens seront toutefois amenés à se rendre sur les sites de toutes les agences partenaires du programme de la Station spatiale internationale. Ils s’y prépareront aux missions qui leur seront confiées en se focalisant sur des tâches et des expériences spécifiques à réaliser dans l’espace. Il s’agit, notamment, de nombreuses expériences scientifiques, dont plusieurs originaires d’Europe, des activités de recherche médicale, de l’observation de la Terre et des tâches opérationnelles et de maintenance de la Station spatiale », rappelle l’ESA.

Une formation initiale riche et variée

Au cours de l’année écoulée, les cinq Européens, recrutés en 2022 par l’ESA pour son corps d’astronautes, ont participé à de multiples sessions d’entraînement et de formation. Ils ont tâté de la microgravité lors de vols paraboliques. Ils ont été soumis à des tests dans un environnement hypobare (avec une pression et un taux d’oxygène réduits).

Les astronautes ont pu découvrir des épisodes d’accélération intense dans une centrifugeuse, des exercices de survie en mer, de lutte contre l’incendie et de survie dans des espaces confinés, d’initiation aux systèmes de l’ISS…

La sortie extravéhiculaire : un temps fort de la formation

Quel regard, l’astronaute belge, porte-t-il sur sa formation de base d’astronaute? « Cela a été une période intense et continue de travail en groupe », souligne Raphaël Liégeois. « Nous avons eu énormément de cours différents qu’il a fallu intégrer immédiatement, semaine après semaine. Cela a sans doute été l’aspect le plus exigeant de cette formation. »

« Ce qui change par rapport à ma vie précédente de chercheur dans le milieu académique, où nous sommes aussi constamment en train d’apprendre, ce sont les aspects opérationnels. Bien sûr, comme chercheur en neurosciences, j’étais amené à réaliser certaines expériences avec divers sujets. Comme candidat astronaute, cette dimension opérationnelle a été nettement plus présente et j’ai adoré ce type d’exercices ». Son souvenir le plus fort? « Sans hésitation la simulation de la sortie extravéhiculaire dans la piscine », confie-t-il.

Désormais, c’est à Houston que l’avenir immédiat de l’astronaute se situe. « Pour ma famille, il va falloir à présent déménager aux États-Unis », précise Raphaël Liégeois. « Je devrais y être basé pour au moins deux ans », conclut-il.

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