SÉRIE (1/2) Grands rendez-vous Québec/Wallonie-Bruxelles
Santé, éducation, délassement, culture, industries, villes intelligentes…. Le numérique avec ses capteurs, ses écrans, ses calculateurs et ses bases de données a envahi notre quotidien.
Le basculement de nos vies et de nos activités dans cette dimension dématérialisée est irréversible. « Le numérique est en train de modifier profondément nos sociétés », estime Alda Gréoli, vice-présidente et ministre de la Culture et de l’Enfance de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
La Ministre était la semaine dernière à Montréal pour le lancement de la deuxième édition des “Grands Rendez-vous Québec /Wallonie-Bruxelles”. La première édition était organisée l’année dernière à Namur.
Axé cette année sur le numérique, ce rendez-vous ne poursuit qu’un but: favoriser les rencontres et les contacts entre chercheurs, entrepreneurs et créateurs wallons et bruxellois avec leurs homologues québécois.
Important le numérique? “C’est une priorité en Wallonie”, rappelle Pascale Delcomminette, Administratrice générale de Wallonie-Bruxelles International, l’agence chargée des relations internationales Wallonie-Bruxelles. “Depuis 2015 et sur une période de quatre ans, la Région consacre quelque 500 millions d’euros à “Digital Wallonia”, sa stratégie numérique”.
Deux Hautes Écoles à Montréal
A Montréal, la semaine a été riche et féconde. Les représentants de deux Hautes Écoles du réseau SynHERA en ont fait l’expérience.
« Plusieurs professeurs de la Haute école Albert Jacquard sont déjà venus au Québec dans le cadre d’échanges d’enseignants », explique Xavier Istasse, chef opérateur et réalisateur, en charge de la section infographie à la Haute école namuroise. Cette nouvelle démarche est différente. L’idée est vraiment de rencontrer divers acteurs québécois du secteur du numérique et d’identifier des connexions potentielles ».
Dans quel but? « Il y en a plusieurs, souligne Xavier Istasse. Confronter nos pratiques de formation, en apprendre davantage sur les techniques enseignées, voir où ils en sont en ce qui concerne l’enseignement de la réalité virtuelle mais aussi, identifier des opportunités de stages pour nos étudiants. Effectuer un stage au Québec, cela ouvre des perspectives ».
Même approche du côté de la Haute École de la Province de Liège. « Nous recherchons des partenariats internationaux afin d’échanger nos savoir-faire », confirme de son côté Sophie Portier (HEPL). « Ces échanges sont souvent des propulseurs d’idées innovantes et créatrices. Ce qui est une plus-value pour les étudiants que nous formons, y compris ceux de ma section qui concerne les ingénieurs industriels ».
Compétences artistiques pour métiers techniques
Innovation et création étaient au centre des débats de ce deuxième « Grand rendez-vous », organisé par Wallonie-Bruxelles International et la Délégation générale du Québec à Bruxelles.
« La Haute Ecole Albert Jacquard est bien sûr une école technique, souligne Xavier Istasse. Mais les métiers auxquels elle prépare, comme la section infographie par exemple (qui porte notamment sur la création de sites web, la communication graphique, la création de films en 3D ou encore l’élaboration de jeux vidéo) comportent une dimension artistique, créative, indéniable. Si le diplôme fait partie d’un portefeuille de compétences à valoriser ensuite sur le marché de l’emploi, il n’est pas le seul. D’autres compétences sont également importantes, dont cette fameuse créativité. »
« A Namur, nous réfléchissons aussi à la mise sur pied d’une section complémentaire concernant les nouvelles applications de l’image: la réalité virtuelle, la réalité augmentée, les dispositifs scéniques. De quoi améliorer encore l’employabilité de nos étudiants, en leur fournissant des compétences complémentaires ».
A des milliers de kilomètres de chez eux, des acteurs très proches se découvrent
Les rencontres de la semaine auront largement répondu aux attentes des invités des « Grands Rendez-Vous Québec/Wallonie-Bruxelles ».
Et parfois même de manière surprenante. Les contacts noués entre les participants de ces rendez-vous ont aussi eu une saveur très locale. Entre Wallons et Bruxellois qui ne se connaissaient pas nécessairement.
En matière de jeux vidéo par exemple, les échanges entre Matthieu Bakolas, le directeur de Quai10 à Charleroi, ou encore Lorène Wilmet du réseau Natagora à Bruxelles, en attestent. Ils ont le jeu vidéo en commun. Au Quai10, tout un espace dédié lui est réservé et accessible au public. Du côté de Natagora, on a plutôt misé sur le jeu vidéo sérieux pour éduquer à la conservation de la nature avec « Nowatera ».