Lieve Lambrechts (à gauche) et Elise Elsacker, premier et deuxième prix du concours bruxellois "WATS".
Lieve Lambrechts (à gauche) et Elise Elsacker, premier et deuxième prix du concours bruxellois "WATS".

La Région bruxelloise réfléchit à la création d’une “Cité des sciences”

26 février 2018
par Christian Du Brulle
Temps de lecture : 4 minutes

Pour faire connaître et aimer les sciences, les études scientifiques et les métiers en lien avec les sciences, la recherche et les techniques, la Région de Bruxelles-Capitale voit grand. Et si les filles pouvaient s’y intéresser autant que les garçons, ce serait magnifique!

Voilà en substance le message que Fadila Laanan, Secrétaire d’Etat bruxelloise en charge de la recherche scientifique (PS), a fait passer dimanche aux Halles Saint-Géry, en plein cœur de la ville.

Elle y remettait le premier prix du concours “WATS” (Women Award in Technology and Science), à une chercheuse bruxelloise: Lieve Lambrechts (à gauche sur la photo en tête d’article). Le second prix a été remis à Elise Elsacker (à droite). Ce concours, organisé par Innoviris, l’Institut bruxellois pour la recherche et l’innovation, voulait attirer l’attention sur la place des femmes dans la recherche scientifique.




Un diplômé sur quatre dans les filières scientifiques est une femme

“Actuellement, les femmes représentent à peine 25% des diplômés dans les filières scientifiques et techniques”, déplore la Secrétaire d’Etat. “Faire connaître les possibilités d’études et de carrière scientifiques aux jeunes femmes, et les encourager à suivre cette voie si elles ont la passion de la recherche: voilà l’objectif de l’opération bruxelloise WATS”.

C’est dans ce cadre qu’Innoviris a lancé la première édition de son action “Women Award in Technology and Science”. Le but de cette campagne ? Permettre à des femmes scientifiques inspirantes d’occuper le devant de la scène afin d’inciter les jeunes filles à entreprendre des carrières scientifiques ou technologiques.

Vivre sa passion et dépasser les premières années difficiles




“Ce n’est pas facile, mais c’est un métier passionnant”, a expliqué le Pr Karine Van Doninck. Cette Bruxelloise dirige le Laboratoire d’écologie et de génétique évolutive (LEGE), à l’Université Namur. Le Pr Van Doninck était une des candidates à ce prix WATS.

Son message aux jeunes femmes? “Le début de carrière n’est pas simple”, concède-t-elle. “Les contrats en recherche sont courts, limités. Et je sais que les femmes ont sans doute besoin de plus de certitudes, de plus de stabilité que les hommes dans cette phase de leur vie. Mais il faut se donner les moyens de passer ce cap. Il faut faire ce que l’on aime et vivre pleinement sa passion pour la recherche”.



La VUB à l’honneur



Parmi les candidates au prix WATS, le jury a tranché. Le premier prix, assorti d’un chèque de 10.000 euros, a été attribué à Lieve Lambrechts, assistante au sein du département «Physique appliquée» de la Vrije Universiteit Brussels. (En réalité, les cinq candidates en lice, dimanche, à cette première édition de WATS, étaient toutes issues de la VUB). C’est son enthousiasme et sa détermination pour ses travaux qui ont fait pencher la balance en sa faveur.

La chercheuse  mène des recherches en photonique, plus particulièrement sur la “transformation optique”. Il s’agit d’une technique qui permet la mise au point de nouveaux matériaux aux propriétés optiques étonnantes, utiles notamment dans le domaine des télécommunications.


Le second prix (une œuvre d’art) a été attribué à Elise Elsacker. Si elle travaille également sur les nouveaux matériaux, ceux-ci sont cependant développés au départ de micro-organismes. Son but: permettre de développer de nouveaux produits, d’un emballage à un bâtiment, qui, au terme de leur vie utile, sont parfaitement biodégradables. Ce qui, au final, réduirait considérablement nos productions de déchets.


Une “cité des sciences” à l’étude

Lors de la cérémonie, Fadila Laanan a aussi indiqué sa volonté de voir éclore une “Cité des Sciences” à Bruxelles.

 “Un projet attractif, qui rend les sciences amusantes, ludiques et accessibles. Un projet qui mise sur l’avenir”, a-t-elle précisé. Et bien entendu, un projet qui est destiné à susciter des vocations, autant chez les filles que chez les garçons.

Ce projet est actuellement à l’étude. Un consultant a été mis en piste afin d’objectiver les 
multiples paramètres qui y sont liés. Notamment afin de déterminer la meilleure localisation de cette future cité, en fonction de ses objectifs, de son accessibilité par différents publics. On parle actuellement de Molenbeek, du côté de la gare de l’Ouest, ou encore du campus de la Plaine (ULB), à Ixelles. Ce qui n’exclut pas d’autres sites éventuels.

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