Voitures partagées, vélos partagés, bureaux partagés, savoirs partagés… Ces différents ingrédients de l’économie collaborative sont une réalité à Bruxelles. Pierre Herfurth, sociologue et conseiller économique chez impulse.brussels, ex-Agence bruxelloise pour l’entreprise, a étudié ce phénomène. Son constat: « l’économie collaborative a de beaux jours devant elle et elle risque bien de toucher de plus en plus de monde à Bruxelles”.
« C’est une petite révolution qui se fait progressivement sentir dans notre société », estime Pierre Herfurth. “Nous sommes confrontés tous les jours à l’économie collaborative, parfois sans nous en rendre compte“.
Au bénéfice de l’entrepreneuriat
Quatre secteurs sont principalement concernés : la consommation collaborative, la production collaborative, le financement collaboratif et la connaissance collaborative. On notera que les quatre secteurs sont souvent plusieurs à être concernés par une même initiative. Dans le milieu de l’entreprise, les applications de cette économie collaborative se déclinent de diverses manières à Bruxelles.
Les espaces de co-working
Ce sont des bureaux partagés où on peut louer une partie de l’espace selon différentes formules allant d’un ou plusieurs jours par semaine pour des périodes relativement flexibles. Les salles de réunions, la cuisine ou le WiFi sont partagés par l’ensemble des utilisateurs. A Bruxelles, on trouvera par exemple The Flex, Transforma Bxl ou encore Factory Forty. Ces espaces peuvent également concerner des secteurs d’activité particuliers. Le projet Co-oking, par exemple, a pour vocation de mettre en place une cuisine partagée sur Bruxelles.
Le financement partagé
Bruxelles est également un vivier intéressant en matière de crowdfunding. Il s’agit de financement participatif ou encore « financement par la foule ». My micro invest, par exemple, permet aux entrepreneurs de faire financer leur projet par tout un chacun. Si vous le désirez, vous pouvez donc prendre des parts dans les projets qui vous intéressent. L’argent investi vous sera remboursé avec gains ou pertes en fonction de la réussite du projet. Look & Fin propose le même type de services.
A noter encore : la création d’une monnaie alternative, les « Eco Iris », qui peuvent être utilisés dans certains commerces de plusieurs quartiers bruxellois.
Les ateliers partagés
Les ateliers partagés, appelés FabLabs, Hackerspaces ou Makerspaces, mettent à disposition de porteurs de projet des outils et systèmes de production leur permettant de réaliser des objets et prototypes d’un produit qu’ils ont imaginé. Il existe deux FabLabs à Bruxelles : un à Molenbeek et l’autre à Anderlecht.
Le supermarché collaboratif
Bees coop est un tout nouveau projet initié par quelques jeunes bruxellois. L’idée est de créer une coopérative de consommateurs d’envergure visant à offrir un accès à bas prix à une nourriture de qualité, dans une démarche respectueuse de l’environnement et de l’humain. Le but est d’offrir une alternative à la grande distribution en se basant sur la mobilisation et la participation active des membres au fonctionnement du magasin. Ainsi, chaque membre devra être prêt à donner quelques heures de son temps chaque mois pour faire vivre la coopérative.
La mobilité partagée
La mobilité partagée s’est considérablement développée à Bruxelles au cours des dernières années. En effet, l’économie collaborative est un outil très intéressant en matière de mobilité. Elle permet d’explorer de nouvelles voies pour faire face aux problèmes rencontrés par la mobilité actuelle. Dans cette optique, les services Villo! et Cambio ont été mis en place par la région pour développer les systèmes de vélos et voitures partagés. Dans la même veine, Bepark est un système de partage d’espaces de stationnement déployé dans toute l’Europe.
L’analyse complète de Pierre Herfurth est disponible sur le site d’impulse.brussels.
D’autres regards sur Bruxelles
Pierre Herfurth est conseiller économique chez impulse.brussels. Il est plus spécifiquement attaché au service 1819.be, un service d’information téléphonique de la Région de Bruxelles-Capitale destiné aux créateurs d’entreprises et dirigeants d’entreprises à Bruxelles.
Il est également attaché au programme « Boost your talent ». Il s’agit d’un programme de sensibilisation à l’esprit d’entreprendre destiné aux jeunes issus de quartiers en difficulté.
Pierre Herfurth porte aussi d’autres regards sur le secteur économique dans la capitale belge. On lui doit notamment une analyse sur le phénomène des pop-up stores à Bruxelles, les magasins éphémères.