« N’importe quelle personne équipée d’un ordinateur peut désormais prototyper et programmer à peu près n’importe quel objet. Les possibilités sont infinies. Ce sont désormais les citoyens qui ont le pouvoir de création. C’est de la science open source ».
Le ton est donné. Dès lundi, au Festival du film scientifique de Bruxelles, organisé à l’ULB, une série de documentaires et de films s’intéressant à diverses facettes de la science seront à l’affiche. Un festival qui joue la carte du partenariat avec le Printemps des sciences, proposé par toutes les universités de la fédération Wallonie-Bruxelles, et qui a comme thème cette année « tous connectés ».
Cap sur la « science des amateurs »
Pour lancer cette nouvelle édition du festival, on découvrira le film « Hackers, Makers, la science des amateurs », un documentaire tourné en 2016 qui cadre parfaitement dans cette thématique.
« Depuis l’apparition d’Internet, les pirates informatiques (les hackers) ont créé une culture du partage d’informations. Ils ont fédéré autour d’eux un réseau toujours plus étendu d’internautes », constate Caroline Battheu, coordinatrice du festival.
« Désormais, cette communauté agit bien au-delà d’Internet. Par le biais de nouveaux mouvements appelés Makers, Biohackers ou encore Bodyhackers, ces pirates s’attaquent aujourd’hui à domaines bien réels. Ils ont presque tous en commun d’être amateurs, et pourtant, ils pourraient bientôt faire des découvertes majeures et changer durablement notre façon de concevoir la science et le monde ».
Le travail collaboratif et « open source »
Cette communauté repose sur l’open source, un mode de travail collaboratif, sans propriété intellectuelle.
« Cependant l’indépendance des hackers n’est pas sans danger : leurs actions sont parfois à la limite de la légalité, et ils ne sont protégés par aucune instance de régulation. Pourtant ils font avancer la science à leur manière… »
Des films de tous les niveaux
« Notre sélection de films se base sur différents critères », explique Caroline Battheu, étudiante en agronomie à l’Université Libre de Bruxelles. « Nous avons privilégié des films récents et de qualité. Nous leur avons aussi attribué une signalétique particulière. Elle va d’une à trois « ampoules ». Celles-ci dénotent le niveau de connaissances scientifiques préalables qu’il vaut mieux posséder pour profiter pleinement de la projection ».
Mais il y en a pour tous les niveaux. Des films plutôt accessibles pour un public non encore universitaire à des documents plus complexes, surtout diffusés en soirée. Et pour la journée « familles », qui clôturera la semaine, nous avons surtout retenu des documentaires animaliers, riches en belles images », précise la coordinatrice.
Donner ou redonner goût aux sciences
Depuis 2011, ce sont les étudiants de la faculté des Sciences et le Cercle des Sciences de l’ULB qui organisent ce Festival du film scientifique de Bruxelles. Ses caractéristiques? L’accès y est gratuit! Et il espère attirer du monde (entre 1000 et 1500 personnes tout au long de la semaine). Son leitmotiv: donner ou redonner goût aux sciences, permettre à chacun, novice, amateur ou expert, de découvrir et de comprendre les thématiques actuelles des recherches du monde scientifique.
C’est ce qui explique qu’en marge des projections, les spectateurs seront éclairés par des doctorants, des chercheurs ou encore des experts qui viendront appuyer les différents films, ou encore présenter leurs travaux.
En collaboration avec le Printemps des Sciences
Donner ou redonne goût aux sciences, c’est également le but de l’opération Printemps des sciences, proposée par le réseau inter-universitaire Scité. Les cinq unités de diffusion des sciences des Facultés des Sciences des Universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles proposent sur chaque campus une série d’animations, de rencontres, de conférences ouvertes à tous. Le programme est riche.
Électriques ou sociaux, trophiques ou informatiques … Nous vivons dans un univers de réseaux. « Et si vous vous connectiez au Printemps des Sciences ? » proposent les organisateurs du « Printemps ». Petits et grands curieux y sont les bienvenus.