Les nouvelles données climatiques, dénommées normales, de la station météorologique de Uccle sont désormais disponibles. Elles ont été calculées sur une période référence de 30 ans, allant de 1991 à 2020. Et permettent d’observer le réchauffement du climat en Belgique.
Mise à jour décennale
« Ces « normales » sont des valeurs moyennées sur une longue durée. Elles sont notamment utilisées dans nos bilans climatiques, mais aussi comme outil d’aide à la décision pour les autorités publiques et les secteurs d’activités particulièrement sensibles au climat : énergie, ressources en eau, agriculture, tourisme », explique-t-on à l’IRM.
Tous les dix ans, ses collaborateurs calculent les nouvelles normales pour les principales variables du climat (température, quantité de précipitation, durée d’insolation, vitesse du vent, pression atmosphérique…) ainsi que pour une série d’indices, par exemple le nombre de jours d’été. Cette actualisation est définie au niveau international par l’Organisation Météorologique Mondiale.
« Pour calculer ces normales climatiques, nous utilisons une série complète d’observations validées pour la période concernée. Pour une variable donnée (par exemple, la température moyenne), les valeurs mensuelles, saisonnières et annuelles sont calculées sur base des observations quotidiennes. Et ce, pour chaque année de la période de 30 ans », explique-t-on à l’IRM.
« Ensuite, ces valeurs sont moyennées de manière à obtenir les normales climatiques sur une base mensuelle, saisonnière et annuelle. Appelées respectivement normales mensuelles, normales saisonnières et normales annuelles. »
La nouvelle période de référence 1991-2020 remplace la période de référence précédente 1981-2010. « Une telle fréquence d’actualisation permet de tenir compte des changements climatiques en cours », précise-t-on à l’IRM.
Des températures en hausse
Les normales mensuelles, saisonnières et annuelles peuvent être comparées pour quatre différentes périodes de 30 ans: 1961-1990, 1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020.
Outre les tendances à long terme, ces valeurs sont utiles pour illustrer à quel point le climat belge change.
« Le changement climatique se remarque surtout au niveau des températures. Sur le graphique de l’évolution de la température moyenne annuelle à Uccle depuis 1833, on voit clairement que, depuis les années 1970, elle n’a cessé d’augmenter. Avec un réchauffement moyen de 1,2 °C aujourd’hui par rapport à 1961-1990. »
L’augmentation de la température moyenne pour la nouvelle période de normales 1991-2020 par rapport à 1961-1990 est la plus forte au printemps (1,5 °C) et la plus faible à l’automne (0,8 °C).
Moins de jours d’hiver …
Le changement climatique se reflète également dans les conditions météorologiques extrêmes. « Au cours des 30 dernières années, il y a eu, en moyenne, 13 jours de gel de moins par rapport à la période 1961-1990. »
… et davantage de jours d’été
« Outre la température minimale, la température maximale à Uccle a également augmenté de manière significative. En effet, au cours de la période 1961-1990, il y avait en moyenne 20 jours d’été (jours dont la température maximale dépasse ou égale 25°C) par an, alors qu’on dénombre 30, en moyenne, aujourd’hui.»
Le nombre de jours de chaleur a également augmenté. Passant d’une moyenne de 2 jours de chaleur par an pour la période 1961-1990 à une moyenne de 5 jours de chaleur pour la nouvelle période de référence.
Presque 100 heures d’ensoleillement en plus
« Depuis les années 1980, il y a eu une nette augmentation du nombre d’heures d’insolation. Au cours des 30 dernières années, la durée d’ensoleillement a augmenté de 94 heures à Uccle par rapport à la période 1961-1990. Plus de la moitié de l’augmentation a eu lieu depuis la période 1981-2010. »
« Cette augmentation de l’énergie solaire atteignant la surface de la Terre est en partie due à une amélioration de la qualité de l’air dans nos régions, grâce aux efforts de réduction des émissions de polluants atmosphériques. »