L’astronaute de l’ESA Thomas Pesquet (à gauche) avait rendez-vous cet été avec Thomas Dermine, le Secrétaire d’État belge en charge du spatial. L’occasion d’échanger quelques petits cadeaux, dont la célèbre fusée lunaire au damier rouge et blanc © Christian Du Brulle

Objectif Lune pour Thomas Pesquet

13 juillet 2022
Temps de lecture : 4 minutes

Thomas Dermine, le Secrétaire d’État en charge de la Politique scientifique fédérale belge (Belspo) et du domaine spatial, a accueilli, voici peu, Thomas Pesquet, un des astronautes les plus charismatiques de l’Agence spatiale européenne.

Celui-ci a longuement parlé de sa deuxième mission dans l’espace aux nombreux élèves présents ce jour-là au Planétarium de Bruxelles. Une mission au cours de laquelle il a mené plus de 200 expériences scientifiques à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

« Notamment au bénéfice de la médecine », a-t-il expliqué. Avant de livrer son avis, et celui de l’ESA, sur une série de questions liées à l’exploration spatiale, la science, la recherche, la collaboration internationale.

Un pas vers le tourisme spatial

Que pense-t-il des touristes de l’espace? Un privilège réservé à une élite fortunée? « Si cela a une trajectoire vertueuse, que cela se fait au nom de la recherche et de l’exploration: pourquoi pas? », dit-il.  « Ou si le tourisme spatial suit la même trajectoire que l’aviation qui, au départ, n’était qu’une activité réservée aux plus riches, mais qui est devenue accessible à tous. Toutefois, nous n’avons pas de boule de cristal à l’ESA », tempère-t-il. « Pour l’instant, nous observons ce qui se passe, en étant circonspect. »

À propos de la Station spatiale internationale, où, malgré la guerre en Ukraine, les partenaires russes travaillent toujours en orbite avec leurs collègues européens, américains, canadiens et japonais, il reste enthousiaste. « C’est un modèle de coopération internationale. On a réussi à travailler ensemble, au vu et au su de tout le monde. Même en ces périodes difficiles. Ce genre de coopération permet que les choses ne deviennent pas trop antagonistes », estime l’astronaute.

Les nouveaux astronautes européens seront connus en novembre

On le sait, tout n’est cependant pas rose dans ce domaine. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la coopération spatiale entre l’Europe et la Russie bat franchement de l’aile. La mission scientifique Exomars, qui devait être lancée cette année par une fusée russe Proton depuis le cosmodrome de Baïkonour, a été annulée. Les lancements de fusées Soyouz depuis le port spatial de l’Europe en Guyane française également.

« Une étude d’impact est en cours à ce sujet au sein de l’ESA pour trouver des solutions alternatives. Par exemple, en ce qui concerne la mission ExoMars », rétorque Thomas Pesquet.

L’avenir de l’exploration humaine en Europe se dessine de plus en plus finement. « La procédure de recrutement de nouveaux astronautes à l’ESA en est la preuve », indique-t-il.

« Plus de 23.000 candidatures ont été envoyées à l’ESA. Dont 1050 candidats belges », rappelle Thomas Dermine, le Secrétaire d’État à la politique scientifique. « Cela montre qu’il y a clairement un engouement pour le spatial ».

«  Les astronautes constituent la face la plus visible de cet engouement. Mais les métiers que recherche l’Agence spatiale sont multiples et tout aussi passionnants », complète Thomas Pesquet.

Quelques places pour la Lune

À l’heure actuelle, au fil des épreuves de sélection, il reste encore une cinquantaine de candidats astronautes en lice. Ils devront passer devant un jury à partir de la mi-août. Une quarantaine de candidatures seront alors soumises au Directeur général de l’ESA pour un entretien final. Les noms des élus devraient être connus début novembre. Soit quelques jours avant la réunion ministérielle de l’ESA qui se tiendra le 23 du même mois.

Quant à Thomas Pesquet, il se voit déjà comme un des premiers Européens sur la Lune. « Plus exactement, j’ai l’âge et l’expérience requis pour ce genre de mission au sein du corps des astronautes de l’ESA », analyse-t-il. « Trois vols vers la Lune, avec des places pour des astronautes européens, sont prévus d’ici 2030 avec nos collègues américains ». En cette matière, les décisions du Directeur général de l’ESA devraient être connues à la fin de cette année.

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