Bruxelles, à l’avant-garde de l’agriculture urbaine

4 avril 2024
par Daily Science
Temps de lecture : 3 minutes

Récemment élue deuxième ville la plus dynamique en matière d’agriculture urbaine derrière Montréal, Bruxelles-Capitale compte aujourd’hui 38 fermes urbaines. Mais aussi plus d’une cinquantaine de projets de production. Et près de 150 initiatives visant à nourrir les citadins avec des produits qui ont poussé à deux pas de chez eux. Un modèle de cité fertile qui gagne du terrain à l’heure de l’adaptation au changement climatique et des risques liés à l’insécurité alimentaire.

Good Food

Selon l’étude comparative réalisée récemment par le Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB) canadien, la capitale belge occupe la deuxième place du podium des métropoles pionnières dans l’agriculture urbaine. Devancée de peu par Montréal, elle se démarque de villes comme Chicago, New York, Londres, ou encore Paris.

C’est qu’en une dizaine d’années, l’agriculture urbaine s’y est nettement développée. « La politique régionale de soutien (ou stratégie Good Food 1), déployée depuis 2015, a porté ses fruits, se félicite Gaëtane Charlier, coordinatrice de la Fédération bruxelloise des professionnels de l’agriculture urbaine (FedeAU). Aujourd’hui, de nombreux projets ont pu se lancer, et l’intérêt citoyen ne cesse d’augmenter. »

En plus d’actions collectives et citoyennes, le développement de l’agriculture urbaine à Bruxelles-Capitale et dans sa périphérie continue d’être au cœur de la stratégie Good Food 2 (2022-2030). Au menu, des formations en maraîchage urbain et un soutien financier au secteur, combiné à un accompagnement des porteurs de projets (fermes urbaines, jardins partagés…) via notamment le Facilitateur Agriculture Urbaine (FAU).

Jusqu’à 20 kg produits au mètre carré

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’agriculture urbaine peut avoir des rendements jusqu’à 15 fois supérieurs à ceux de l’agriculture conventionnelle pratiquée dans les zones rurales.

À l’année, un mètre carré de surface cultivée peut produire près de 20 kg de nourriture. Des chiffres impressionnants qui ont été corroborés par 200 études menées dans 147 villes de 53 pays, et qui ont été passées au crible par une équipe multidisciplinaire emmenée par des chercheurs de l’université de Lancaster.

En 2022, la FedeAU évalue à « plus de 470 tonnes de nourriture de qualité » la quantité produite par les agriculteurs professionnels de Bruxelles et une « production de fruits et légumes qui a doublé en 4 ans », permettant ainsi de « nourrir 0,3 % des habitants ».

De l’agroécologie à gogo

Hissée au rang de « premier maillon du système alimentaire durable à Bruxelles » par la FedeAU, l’agriculture urbaine rassemble un large panel d’activités agricoles pratiquées en milieu urbain et qui permettent de produire des aliments et d’autres biens directement au cœur des villes ou en périphérie.

Dans le cadre de la stratégie Good Food, les principes d’agroécologie sont encouragés pour « repenser le rapport entre producteurs et citadins » et « concilier activité humaine et préservation des écosystèmes ».

Que ce soit sous serre, en plein champ, sur un toit d’immeuble, dans un parking souterrain, ou même dans un container, les espaces de production possibles pour l’agriculture urbaine sont multiples et majoritairement dédiés à des pratiques bio et circulaires. Les méthodes utilisées y sont également variées et, dans le cas de cultures hors sol, bien souvent liées à une technologie de pointe : cultures verticales, lumière artificielle, hydroponie, aquaponie…

Pour se faire une idée de la belle diversité de l’agriculture urbaine à Bruxelles, Good Food a d’ailleurs établi une carte interactive. Y sont recensés 46 hectares alloués à l’agriculture urbaine et qui permettent de produire entre autres des fruits et légumes, champignons, œufs, produits laitiers, miel, fleurs comestibles et aromates.

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