Les yeux et les oreilles de Daily Science (63)

6 mai 2016
Temps de lecture : 6 minutes

Transit de Mercure observable en Belgique, trois bourses ERC “avancées” pour l’UCL, le Pr Mohamed Lamkanfi lauréat du prix pour la recherche médicale, des grenouilles tropicales utilisées dans la lutte biologique, très beau succès pour le Mapathon

 

À la rédaction de Daily Science, nous repérons régulièrement des informations susceptibles d’intéresser (ou de surprendre) nos lecteurs. Découvrez notre dernière sélection.

 
 

Transit de Mercure

 

Lundi prochain, le 9 mai, un phénomène astronomique inhabituel sera observable en journée depuis la Belgique: un transit de Mercure. L’Institut d’astronomie et d’astrophysique de l’ULB et celui de l’Université de Liège rappellent que ce phénomène (le passage de Mercure devant le Soleil) est rare sans être rarissime. “Il y en a une douzaine par siècle. Le dernier bien observable en Belgique, a eu lieu en 2003”, rappelle-t-on à Liège.

 

A cette occasion, l’Institut d’astronomie et d’astrophysique de l’ULB organisera une activité publique sur le campus de la Plaine, lundi après-midi.

 

Si les nuages gâchent le spectacle, il est à noter que l’ESA et la NASA diffuseront en direct sur leurs sites respectifs le phénomène tel qu’observé par leurs satellites.

 

Une mise en garde! “Il ne faut jamais observer le Soleil directement ! Munissez-vous de protections adaptées et observez avec des astronomes amateurs”, précisent les astronomes liégeois.

 

 

L’UCL empoche trois bourses ERC “avancées”

 

Trois chercheurs de l’UCL, Jean-François Remacle, Ingrid Van Keilegom et Yves Dufrêne, viennent de se voir attribuer une bourse de type « Advanced » auprès du Conseil européen de la Recherche (ERC). Un financement qui se chiffre à hauteur de 7 millions d’euros au total et permet aux 3 chercheurs confirmés de mener un projet de recherche sur 5 ans, d’acquérir un équipement de pointe, et de s’entourer d’une équipe de recherche renforcée.

 

Jean-François Remacle est professeur à l’Ecole Polytechnique de Louvain et chercheur à l’Institute of Mechanics, Materials and Civil engineering de l’UCL. Il est un expert dans le domaine de la génération de maillages.

 

Ingrid Van Keilegom est chercheuse à l’Institut de statistique, biostatistique et sciences actuarielles de l’UCL. Son domaine de recherche porte sur l’analyse de survie, la branche des statistiques utilisée pour modéliser le temps restant avant la mort d’un organisme vivant (espérance de vie).

 

Yves Dufrêne est directeur de recherche FNRS à l’Institut des sciences de la Vie de l’UCL. Son projet, NanoStaph, vise à utiliser une avancée technique récemment mise au point par son laboratoire pour comprendre à l’échelle nanoscopique les mécanismes moléculaires responsables de la formation des biofilms à staphylocoque doré, qui causent de nombreuses infections en milieu hospitalier.

 
 

Baillet Latour: le Pr Mohamed Lamkanfi lauréat du prix pour la recherche médicale 2016

 

Afin de promouvoir la recherche médicale en Belgique, le Fonds Baillet Latour décerne chaque année un crédit à un(e) jeune directeur de laboratoire pour soutenir financièrement son projet de recherche dans une université ou un hôpital universitaire belge.

 

Une somme annuelle de 150.000 euros est allouée à son laboratoire pendant trois ans avec prolongation possible de deux ans. Cette année, le Crédit est attribué au Professeur Mohamed Lamkanfi (Université de Gand / VIB) pour son projet de recherche dans le domaine des maladies infectieuses. Nombre de celles-ci s’accompagnent de phénomènes inflammatoires qui aggravent la maladie. Le recherche du Prof. Lamkanfi vise à mieux comprendre les relations de cause à effet afin de limiter les complications inflammatoires.

 
 

Des grenouilles tropicales utilisées dans la lutte biologique

 

Depuis quelques jours, 40 petites grenouilles tropicales, des dendrobates à bandes jaunes (Dendrobates truncatus), ont élu domicile dans la serre Mabundu du Palais des Plantes, au Jardin Botanique de Meise.

 

Ces grenouilles noires et jaunes sont utilisées pour assurer le contrôle biologique des ravageurs, en plus de méthodes biologiques déjà mises en place dans les serres. Elles se nourrissent principalement de fourmis et d’autres petits insectes. Grâce à leur appétit vorace, les dendrobates ont pour mission de réduire les populations de fourmis et de pucerons présentes dans les serres et ainsi aider les gestionnaires à assurer un contrôle biologique plus efficace. Dans le futur, d’autres individus devraient rejoindre la serre des nénuphars géants et la serre de la forêt tropicale…

 

Les dendrobates introduits proviennent d’un éleveur amateur, Olivier Anseeuw, qui a obtenu des individus auprès d’un élevage durable en Colombie, avec les autorisations CITES ad hoc. L’élevage et le commerce durable de ces animaux soutiennent des programmes de conservation en Colombie.

 

Le dendrobate à bandes jaunes vit essentiellement au niveau du sol et ne grimpe pas très haut dans la végétation, contrairement à d’autres espèces du groupe. Afin de favoriser sa reproduction, les jardiniers du Jardin botanique ont installé au pied de quelques arbres des broméliacées dont les rosettes recueillent l’eau dans laquelle les têtards pourront se développer.

 

 

Beau succès pour le Mapathon

 

Le dernier Mapathon belge a connu un succès inespéré. En une journée, quelque 200 volontaires rassemblés sur 7 campus universitaires belges ont cartographié quelque 50.000 bâtiments en Afrique. Cette grande opération de cartographie collective était organisée au profit de l’aide humanitaire. L’ampleur de la mobilisation a été inédite. Elle a même surpris les organisateurs !

 

Ce Mapathon était organisé par les départements de géographie des universités belges dans le cadre de l’Année Internationale de la Cartographie et soutenu par les volontaires d’OpenStreetMap, une initiative mondiale pour des données géographiques libres d’utilisation permettant d’établir des cartes du monde entier.

 

Cet élan de solidarité pour l’humanitaire a rassemblé non seulement des étudiants, chercheurs et professeurs de toutes les universités, de disciplines variées, mais aussi des citoyens enthousiastes de tout âge et tout horizon.

 

Afin d’aider Médecins sans frontières UK à enrayer une épidémie de rougeole au Sud-Kivu (Congo) sur l’île d’Idwji en vaccinant massivement la population, une carte détaillée de l’île permettant de localiser la population a été réalisée lors du Mapathon.

 

En une matinée, les volontaires ont cartographié 23.244 bâtiments sur l’île, là où il n’y en avait pratiquement aucun ! Tout ce travail a ensuite été validé par des cartographes expérimentés avant que les équipes de terrain ne commencent les visites pour vacciner la population.

 

L’après-midi, le Mapathon s’est poursuivi au Swaziland, où le Global Health Group de l’Université de Californie (San Francisco) soutient le gouvernement dans son programme d’éradication de la malaria. Ici encore, les volontaires ont cartographié plus de 25.000 bâtiments.

 

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